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Remparts de Bordeaux

Sujets de l'article : Bordeaux

Le ville de Bordeaux au fil de son expansion fut entourée de plusieurs enceintes. Aujourd’hui, il n’en reste que peu de témoignages. Deux vestiges du mur du début du XIVe siècle sont visibles dans le quartier Sainte-Croix et un du XIIe siècle impasse de la Fontaine Bouquière.

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Depuis l’époque Antique, la cité bordelaise a été ceinturée par un rempart de fortification. Au fil des siècle et de l’expansion de la ville, le périmètre couvert par ces fortification s’est considérablement étendu. Aujourd’hui, la majorité des vestiges se retrouvent dans la sphère privée, dans des caves ou au niveau des soubassements de demeures plus récentes. Mais en cherchant bien, on en retrouve encore quelques un intéressants.

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Enceintes romaines et du XIIIe

La vision commune des remparts de Bordeaux est représentée par la dernière enceinte construite au XIVe siecle et dont il reste plusieurs portions visibles. A chaque fois l’extension s’est effectuée principalement par le Sud.

Le rempart romain consolidé au fil des ans subsiste au XIe siècle. Les invasions et heurts successifs et  la nécessité d’augmenter  le territoire intra-muros ont conduit à étendre le rempart. La construction de la seconde enceinte débute en 1206 et se termine en 1222. La grosse cloche, beffroi de la ville et mairerie de Bordeaux est l’une des portes de ce nouveau rempart. Devant cette dernière, à l’emplacement du cours Victor Hugo se situait le fossé de la ville, comblé au XIVe siècle au moment de l’extension de la 3ème enceinte. Pendant longtemps cet espace très apprécié, où on y tenait des marchés, s’appellera « rue du fossé de la ville ». En consultant la vue aérienne et en consultant avec attention les murs périphériques on peut retrouver trace des tours annexes et de portions résiduelles du rempart. Le portail de l’impasse de la Fontaine Bouquière ferme un espace médiéval résiduel, comprenant une venelle, une fontaine et une tour encore visible des fortifications.

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Vestige du mur antique

La ceinture du XIVe siècle

Le périmètre de la ville qui en englobé par ce nouveau rempart fait plus que doubler. Les murs sont poussés au nord, à l’ouest et au sud. En bordure de Garonne, un mur est élevé. Construit entre 1302 et 1327, ce mur allait jusqu’à l’estey de Sainte Croix, l’un des méandres terminaux du ruisseau l’eau bourde. Ce sera le plus grand périmètre fortifié de la ville. C’est à partir de cette époque que l’Abbaye Sainte-Croix est intégrée dans l’enceinte de la ville.

Le mur de la rue Peyronnet

Si l’urbanisation a redessiné la ville, il suffit parfois de prendre un peu de recul pour obtenir des indices de son passé. Le tramway qui circulent des quais vers la Gare Saint-Jean emprunte un ancien chemin de ronde qui permettait de faire le tour du mur d’enceinte. Le morceau de mur présent sur le côté de l’actuelle rue Peyronnet (ouverte au XVIIIe siècle) sort d’un autre temps. et appartient à la ceinture du XIVe siècle. Plusieurs autre portions ont été préservées. On peut en voir une partie au 30 rue du Hamel, dans le jardin de l’école de reconversion professionnelle. Ce mur se prolonge derrière le marché des douves (le départ est visible au n°45 de la rue des douves). A l’angle de la rue des Vignes et de la rue des douves, on peut y retrouver un angle supposé de l’enceinte du XIVe siècle. Pour autant, il est difficile d’en attester la réelle origine de nombreux murs ayant été construit avec des éléments du rempart ou à l’emplacement du rempart. Depuis 2013, cette portion  peut être découverte avec l’ouverture du jardin des remparts (ou jardin des douves) qui se situe sur la portion la mieux préservée des fortifications de Bordeaux.

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Le Fort Louis, les portes des Capucins et de Saint-Julien

Au XIVe siècle, le Fort Louis est construit à l’emplacement actuel de la rue des Douves. Trois tranches successives achevées par Vauban vont améliorer ses défenses. La barbacane datant du XIVe siècle, le bastion construit en 1530 et sa refonte en 1680 après le passage de Vauban en faisait une élément défensif essentiel de la ville au Sud. Il fut détruit en 1808 pour dégager de l’espace pour la construction d’abattoirs dans le prolongement du Marché des Capucins. Le percement de la rue des Douves et les vastes espaces disponibles ont permis le développement de ce quartier entre 1830 et 1851. La mairie de Bordeaux cédera à cette époque 3800M2 pour la construction du Grand Séminaire. Des éléments du mur médiéval sont encore visibles au n°45 de la rue des douves. ainsi que ses marches d’accès. Désormais depuis les travaux de réhabilitation du Marché des Douves et l’ouverture du Jardin des remparts sont visibles de larges portions du mur du XIVe siècle.

En poursuivant notre chemin, en passant devant le Marché des Douves, on accède la place des Capucins où a été construite le Marché des Capucins. On y trouvait à l’époque médiévale la Porte des Capucins, l’une des entrées de la ville. Si on monte sur le Jardin des remparts par les escaliers situés aux deux extrémités des vestiges du rempart, on accède à une terrasse d’artillerie, la dernière de Bordeaux.

Entre cette porte et la porte Saint-Julien présente sur l’actuelle Place de la Victoire, on trouvait au XIVe siècle la porte du Mirail située en prolongement de rue Leyteire. Cette porte munie d’une barbacane constituait un poste avancé du rempart qui s’est vite avéré fragile. Cette porte fut supprimée au XVe siècle. La porte Saint-Julien a été détruite lors de la construction de la place et de la porte d’Aquitaine en 1753. Elle était dotée d’une barbacane dont des vestiges furent découverts lors de la construction du parking de la Victoire.

Dans le quartier de la bourse de travail, le lotissement Henri IV (autour de la rue Henri IV) va être construit sur le bord du rempart au XVIIIe siècle. En 1850, des échoppes étaient toujours accolées au rempart. Plus loin au niveau de l’actuelle rue Paul-Louis Landes une nouvelle porte était percée en 1603 en remplacement de la porte Sainte Eulalie murée.

Le Fort du Hâ et la façade des quais

Le mur qui se terminait au Fort du Hâ passait sur le chemin actuel des rues Saincric (autrefois rue du chemin de Ronde) et la rue de la Miséricorde (ancienne rue des Remparts Sainte-Eulalie). Les noms des rues qui serpentent jusqu’au fort du Hâ donnent des indices sur les ouvrages présents à cet époque.

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Fort du Hâ

Jusqu’aux XVIIe-XVIIIe siècle, le mur médiéval fait face à la Garonne sur la longueur des quais. Le dernier vestige de cette portion du mur est la Porte Cailhau, place du Palais de l’Ombrière. Elle conserve encore sur une longueur d’un mètre environ un reste du mur d’enceinte. Plus généralement la construction de la façade du XVIIIe siècle par l’intendant Tourny reste un miroir du mur du Moyen-Age. La rue de la Tour du Pin, à côté de l’actuelle Porte de Bourgogne témoigne de ce que pouvait être l’habitat du Moyen-Age derrière le rempart.

Le mur Ouest se termine au niveau de l’actuelle place des Quinconces par une forteresse, le Château Trompette (terminé en 1455 puis remanié aux XVIIe et XVIIIe  siècles).

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Château Trompette

La portion de mur qui ferme la cité entre le château trompette et le fort du Hâ est celle dont il ne subsiste aucun témoignage, cette portion de la ville ayant été totalement remaniée entre le XVIIIe et le XIXe siècle (Le château Trompette fut détruit en 1818).

Bibliographie

La dernière pierre des fortifications de Bordeaux, Ma Vie En Gazelle

 

Auteur de l’article : La rédaction

7 commentaires sur “Remparts de Bordeaux

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