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Les thermes de Cauterets

Sujets de l'article : vauban construction

Ville thermale depuis le XVIIIe siècle, Cauterets a connu son heure de gloire au XIXe siècle avec le développement du tourisme thermal et le développement du nombre de ses établissements.

A proximité : Gare de Cauterets, Chalet Galitzine

Description

La ville de Cauterets compte de nombreux établissements thermaux même si certains sont désormais à l’abandon. La commune comprend plusieurs sources soignant diverses affections comme les rhumatismes et les troubles digestifs et notamment la source Mauhourat, dont les valeurs soufrées ne manqueront pas de donner des haut-le-coeur aux plus jeunes.

Thermes de César
Thermes de César

Histoire

Dès le XIIe siècle, Cauterets est réputée pour ses hauts chaudes. Même si la bourgade ne compte que « 20 feux » à cette époque, les bains d’en haut sont aménagés par les moines. Les bains d’en bas se situaient à proximité des actuels Thermes de Pauze-Vieux. Et bien entendu les bains du milieu (cuve de Pose au XVIIe siècle) se situaient entre les deux. Ils récupéraient les eaux qui provenaient des flancs de Peyraute.

Pendant la Renaissance, la redécouverte de l’Antiquité conduit la noblesse et redonner des vertus aux bains et aux thermes. Les eaux de Cauterets sont alors renommées pour soigner les sciatiques, les ulcères, la goutte et même la surdité.

Le rayonnement de Cauterets et de ses thermes est dû avant tout au XVIe siècle et aux multiples visites de Marguerite de Navarre à partir de mai 1541. Elle y écrira en partie son recueil de nouvelles  » l’Heptaméron « , largement inspiré de son passage dans la ville en septembre 1546 servit de cadre à « l’Heptaméron » (1542 à 1549). Elle y fit son dernier séjour en 1549 peu de temps avant sa mort le 21 décembre 1549.

Plusieurs écrits entre 1604 et 1665 atteste de la réalité des « cures » thermales aux XVIe et XVIIe siècle. On y pratiquait déjà à l’époque des massages sous l’eau.

En en mai 1605, le Roi fait créer une surintendance générale des bains et fontaines du royaume. L’objectif est d’étudier les propriétés des eaux thermales mais également de procéder à l’entretien des bains et des fontaines. Le thermalisme du XVIIe siècle reste principalement pratiqué sous forme de boisson. L’époque peut propice aux bains oublia ce que quelques années durant au XVIe siècle, la noblesse avait pratiqué.

En 1714, Jean-François Borie édite le premier ouvrage au sujet des eaux thermales de Cauterets, « La recherche des eaux minérales de Cauterets avec la manière d’en user » (édité à Tarbes chez l’imprimeur Mathieu Roquemaurel). Trente ans plus tard Théophile de Bordeu, médecin célèbre de cette époque est nommé inspecteur des Eaux Minérales de la Généralité d’Auch. Il s’intéresse aux eaux thermales de Cauterets et mentionne pour la première fois un quatrième bain, la cuve de Pause. Il s’intéresse au transport de ces eaux thermales jusqu’au village.

Le docteur Jacques Lacrampe devient en 1754, Intendant des Eaux Minérales de Cauterets. Il ne séjourne à Cauterets que pendant la « saison des eaux ».

Le Docteur Raymond Castetbert edite en 1762 un « Traité des Eaux Minérales ». Il parle notamment des Eaux de Cauterets, identifiant 12 sources d’eau. Les difficultés de transport jusqu’à Cauterets sont montrées du doigt. L’ensemble des toutes vers Cauterets et La Raillère seront ouvertes en 1767.

En 1795, les bains sont réquisitionnés pour les soins aux blessés de l’armée de la République. La centralisation des services de la République à Paris retardent certains projets et ajoutent des complications administratives. Ainsi il faut attendre avril 1799, pour voir Charles Bruzaud réaliser le projet de Bordeu. Il construit des canaux de brique jusqu’au bourg. Mais, l’eau perd en partie de ses propriétés (perte de chaleur et baisse du taux de sulfates). Ses travaux se terminent en juillet 1800.

En 1844, les eaux de sources descendent enfin dans la ville grâce à la maitrise de nouvelles techniques de captage de sources.

Etablissements

Thermes Bruzaud

En 1840, ils comprennent douze cabinets de bains, dont deux à deux baignoires. En 1858, on constate leur délabrement et leur vétusté. On pourra noter cette même année le passage dans cet établissement de Bernardette Soubirou. Cet établissement fut vendu à la vallée de Saint-Savin (déjà propriétaire d’autres thermes) le 27 novembre 1856.

Thermes Rieumiset

En 1840, ces thermes comprennent dix cabinets de bains.

Thermes des Espagnols

Construits en 1844, ces thermes sont établis directement dans la ville. Ils comprennent à cette époque quatre cabinets de bains, une douche très puissante et une buvette très fréquentée. Ils traitent avant tout des affections rhumatismales.

Thermes du Rocher
Thermes du Rocher

Thermes du Rocher

Ces thermes exploitent depuis leur construction en 1853 la source du Rocher et celle de Rieumiset. Ils furent construit par Joseph Bordenave. En 1867, ils sont cédés à la Compagnie concessionnaire des eaux de Cauterets également propriétaire des Thermes de César.

Etablissements des Oeufs (actuellement Casino)

Dans un écrit de 1792, on apprend que la Source des Oeufs est la plus chaude de Cauterets. Toutefois la sources qui se déverse dans le Gave ne sera pas esploitée avant 1869 et la construction de l’établissement des Œufs.

Alimenté par les dix sources des Œufs, le bâtiment fut conçu par l’architecte bordelais Charles Durand au milieu d’un Parc boisé appelé Esplanade des Œufs (où se situe actuellement la Casino et la Galerie Baltard). Il était à la construction l’établissement le plus prestigieux de la ville et l’un des plus vastes d’Europe. Sa construction en marbre offrait vingt six cabinets de bains et leurs vestiaires au rez-de-chaussée, deux salles d’hydrothérapie, deux salles de douches, une petite piscine, des bains siège, des douches ascendantes, des douches vaginales et, chose rare, une piscine de natation. cette dernière alimentée par de l’eau sulfureuse était continuellement renouvelée. Sa taille était de 20 mètres par 8.

Au premier étage, on retrouve les salons du Casino, ses grandes salles de bal, de concert et de théâtre.

Bains d’en haut, Etablissements de Cesar, Thermes de Cesar

C’est probablement l’un des plus anciens de la commune puisqu’on en trouve trace au XIIe siècle. En 1807, ils comprennent deux baignoires séparées par un mur. On y trouve également deux buvettes alimentées continuellement et un cabinet de douche. Ce dernier prenait la forme d’un tunnel où l’eau tombait en masse sur les patients. Pour autant, il ne s’agit pas du bâtiment établi actuellement dans la ville de Cauterets. Il s’agissait à cette époque de l’établissement le plus haut à l’est de la commune. La source est l’un des plus actives de la ville. Elle était réputée pour le traitement des bronches et de l’asthme humide, ainsi que pour le traitement des plaies et des caries des os.

Cette eau était vendue dans les villes, sous le nom d’eau minérale de Cauterets, pour « le traitement de la phtisie, du catarrhe, du rhumatisme ».

En 1844, la descente des eaux dans la ville conduit à la construction d’un nouveau bâtiment, les actuels Thermes de Cesar.

Thermes de Pause-Vieux

Les bains furent construits en 1804 à proximité de la source de Pauze. Mais le bâtiment souffrait d’un gros défaut de conception puisqu’il était plus haut que la source. Il fallut construire une pompe pour y acheminer l’eau. Refaits à neuf au début du XIXe siècle, ils comprennent à cette époque treize cabinets de bains avec dix-sept baignoires en marbre, une douche à six robinets, une buvette, un beau vestibule pavé de schiste, un chauffoir à cases numérotées. Ces thermes ne sont pas comme d’autres au coeur de la ville mais juste à côté de la source exploitée. Ces thermes ont été renovés en 1852. Ils comprenaient alors une buvette de marbre noire, dix cabinets de bains, deux grandes douches. Sa terrasse permettait d’avoir une vue d’ensemble sur la vallée du Gave.

Etablissement de La Raillère

Depuis l’ouverture de la route de Cauterets à La Raillère (1755), cet établissement est le principal établissement de bains de Cauterets bien qu’éloigné de la ville. On y trouve des baraques en bois qui abritent des baignoires en bois. La buvette se situe dans un hangar. Le bain de Richelieu, construit en pierre, contient trois baignoires en marbre. En 1804, ce dernier fait l’objet de travaux de remise en état ordonnés par le Préfet Chazal. Mais en 1806, les bâtiments en bois sont détruits par un incendie.

Louis Pêche, négociant à Bayonne obtient l’adjudication pour sa reconstruction. En échange d’une concession de quatorze ans (1er janvier 1818 au 1er janvier 1832), il s’engage à effectuer les travaux de reconstruction. L’aile gauche du bâtiment est construite. Le pavillon Richelieu est démoli pour laisser la place aux cabinets du centre et à la buvette. Mais la suite des travaux tarde à se concrétiser. Six ans après le début des travaux, l’établissement n’est toujours pas terminé. Une nouvelle concession est attribuée au Sieur d’Arripe (1er janvier 1832 au 1er janvier 1848) avec obligation de terminer les travaux et d’assurer les frais de fonctionnement des thermes. En 1828, l’ensemble des travaux furent terminés.

Construit sur une terrasse de 90 mètres, ces thermes comprenaient vingt neuf cabinets, tous spacieux, avec un petit vestibule et une baignoire en marbre. La partie centrale recevait deux baignoires.

Auteur de l’article : La rédaction