Comme dans le Médoc, de nombreux grands crus de Sauternes sont issus d’anciennes seigneuries du Moyen-Age. Le domaine viticole adossé au Château Lafaurie-Peyraguet construit au XIIIe siécle a été développé dans la dernière partie du XVIIIe siècle par le Baron Pierre de Pichard. Le château est classé premier grand cru dans la classification officielle des vins de Bordeaux de 1855.
Comme de nombreuses seigneuries du Sauternais, le château médiéval date du XIIIe siècle. Mais de ce château et de ses premiers occupants on n’en sait pas grand chose.
Les premières noms dont on a trace date du début du XVIIe siècle. En 1618, Raymond Peyraguey est propriétaire du Château, s’y installe et développe le vignoble pour produire des vins liquoreux. Ces vins moins complexes que dans la production actuelle restent cependant très appréciés à cette époque.
Le Baron Pierre de Pichard qui est membre du Parlement de Bordeaux, propriétaire du château Lafite à Pauillac et du château Coutet à Barsac, va donner au domaine son véritable envol. Le vignoble occupe désormais 30ha et voit ses rendements augmenter. La production viti-vinicole adopte des techniques plus élaborées.
Guillotiné en 1794, son domaine est mis en vente par la République. Il est acheté par Lafaurie, un sieur de Preignac. Il donne ses lettres de noblesse à son vin qui jouit d’une image de qualité remarquable. Très renommé il touche à la consécration en 1855 en devenant l’un des 1er crus classés du bordelais.
Dès lors, alors que la veuve de Mr Lafaurie cède le domaine au comte Duchâtel, propriétaire du château Lagrange, ce dernier fait entrer le domaine dans l’ère moderne. L’exploitation est améliorée et le château totalement restauré. Mais il ne garde pas longtemps le domaine qui va passer de priopriétaire en propriétaire jusqu’en 1917.
Désiré Cordier, négociant de son état, acquiert le château qu’il va considérablement développer. Egalement propriétaire des Châteaux Gruaud-Larose et Talbot il devient l’un des plus gros marchand de vin sur la place de Bordeaux. Après 70 ans de règne, son activité est cédée au groupe Suez.
Le domaine passera dans de nouvelles mains en février 2014. Silvio Denz, président de la Cristallerie Lalique, s’en porte acquéreur.