Quand l’armistice est signée en 1940, de nombreux prisonniers ne se résignent pas à rester enfermer en Allemagne. Nombreux vont s’évader au péril de leur vie et profitent du profil escarpé des Vosges pour regagner les maquis ou gagner la Suisse. Des filières de passeurs s’organisèrent pour favoriser leur évasion.
Les hauteurs des Vosges, enfer des combats de la première guerre mondiale, seront plus favorables aux évadés des camps allemands et aux réfractaires du STO. Sur les 1.800.000 prisonniers français de 1940, plusieurs dizaines de milliers vont s’évader et tenter de regagner au terme de voyages très risqués la France. Ceux qui réussissent arrivent souvent dans les collines du Donon l’un des points de passage privilégiés. Des passeurs locaux travaillent dans l’ombre pour leur permettre de réussir.
Face à la dureté des occupants, la population a montré une résistance importante qui a favorisé la mise en place de réseaux de passeurs efficaces. Grâce à eux, nombreux ont réussi à fuir les camps, le travail de force et les STO. L’échec était souvent sanctionné par un internement dans des camps de représailles.
Ce mémorial, planté aux milieux des collines du Donon, témoigne de cette engagement pour la liberté. Il a été inauguré en 1960 par Raymond Triboulet, ministre des anciens combattants. A cette cérémonie était présent l’ambassadeur de Slovaquie. En mémoire du bataillon Foch (prisonniers de guerre français évadés) qui a contribué à libérer la Slovaquie, un coffret contenant de la terre de Strecno a été donné pour être scellé à la base du monument. Le monument du maquis de Strecno témoigne de l’engagement de tous ces hommes contre le Reich pour la libération de la Slovaquie.