Le château de Monségur en Ariège est le symbole du Catharisme. Perché sur un promontoire à 1207m d’altitude, il est un des joyaux de l’Ariège même si sa découverte pourra décevoir par son dépouillement.
Position : 42°52’431 N 1°49’606 E (POI Midi-Pyrénées)
Située dans le département de l’Ariège, la forteresse de Montségur domine le paysage à 1 207 mètres d’altitude. La Château est l’un des sites majeurs du Catharisme. La forteresse actuelle a évolué au fil du temps et n’est pas dans son état décrit lors de son siège en 1244.
La première forteresse
Les premiers écrits décrivant la forteresse remonte à 1204, décrivant une forteresse en ruines. Sous la direction de Raymond de Péreille, un village cathare fortifié y est érigé. La communauté cathare qu’il abritait grossit rapidement.
Guy de Montfort, frère de Simon IV de Montfort prend d’assaut le Château mais le siège est un échec (1212). L’année suivante Simon IV de Montfort tente sa chance sans plus de succès (1213).
Très rapidement, Montségur fut réputé comme un foyer d’hérétiques (1215). Après avoir été signalé par le Concile du Latran, Montségur est considéré comme l’abri de l’Église dans le traité de Meaux-Paris 1229.
Les cathares contre l’inquisition
A partie de cette époque, Montségur est gagné par des chevaliers dépossédés de leurs terres par ce traité. En 1232, Montségur commence à être un danger pour l’Eglise Romaine. Le roi de France ne réagit pourtant qu’en 1241. Il lance Raymond VII de Toulouse qui débute le siège mais qui, finalement, ne donnera jamais l’assaut.
Mais la pression de l’inquisition se fait plus forte que jamais. Le sénéchal de Carcassonne, Hugues d’Arcis conduit avec l’archevêque de Narbonne, Pierre Amiel, une nouvelle opération militaire. Le massacre d’inquisiteurs en 1242 à Avignonet par un groupe d’hommes armés de la garnison de Montségur est le prétexte au lancement de cette attaque qui sera fort meurtière. Avec 6 000 croisés, les garnisons de Louis XI entourent Montségur. Jusqu’à Noël, les insurgés résistent et se signalent même par leur audace. Ils reprennent la tour de guet. Mais la disproportion entre les force en présence et suite à une supposée trahison, les assaillants prennent le dessus en février.
La reddition
Finalement le 1er Mars 1244, Pierre-Roger de Mirepoix négocie la reddition de Montségur. Les « hérétiques » n’ont que peu de choix face à l’inquisition qui, si elle va épargner les soldats et les laïcs, va obliger les « parfaits » à choisir entre la conversion ou le bûcher se convertir. Après une trêve de deux semaines, la forteresse est investie et 200 cathares furent jetés sur le bûcher (16 mars 1244). Le lieu exact de ce supplice n’est pas connu avec exactitude.
Guy II de Lévis, Maréchal de la Foi, prend possession des lieux. Le village est rasé et la forteresse renforcée. A cette époque il reçoit une garnison de 30 soldats environ. La forteresse restera en fonction jusqu’au Traité des Pyrénées (XVIIe siècle). Il sera ensuite abandonné.
Aujourd’hui
Il est classé monument historique en 1862. Le pog sur lequel il se situe est classé depuis 1883 protégeant le site des fouilles sauvages menés par quelques érudis.
Le château commença a être restauré dès 1947. Les recherches menés par des spéléologues permis de mettre à jour une sépulture dans l’aven du trébuchet. En 1968, la création du GRAME (Groupe de Recherche Archéologique de Montségur et Environs) est le début de nombreuses fouilles. Le 3 mars 1989, le poste de Guet est classé lui aussi aux monuments historiques.
De ces évènements tragiques sont nés un mythe, celui du trésor fabuleux des Cathares. De nombreux livres abordent ce sujet qui à l’heure actuelle n’a pas été tranché.
Montségur avait-il abrité le trésor de l’église cathare ? Deux informations sont à l’origine de cette question :
- la fuite de deux cathares à la Noël 1243 qui aurait selon la légende quitté Montségur avec le trésor des Cathares. L’histoire prétend qu’ils auraient rejoint une autre communauté cathare à Crémone en Italie. On pense que ce trésor est parvenu en Italie à Crémone, lieu d’Italie où une autre communauté cathare importante a vécu. Cette supposition est renforcée par les correspondances épistolaires avérées entre les deux communautés.
- la seconde fuite d’individués qui en mars 1244, profitant de la trêve armée, aurait quitté la forteresse avec un chargement conséquent. Les recherches des historiens attestent plutôt d’un contenu d’archive plutôt que de valeurs sonnantes et trébuchantes.
Dans un de ses nombreux ouvrages consacrés à la France mystérieuse, Jean Markale identifie de nombreuses hypothèses mettant notamment en jeu l’Abbée Saunière et ses fabuleuses découvertes. Pour autant face à l’absence d’information, le mystère reste entier à ce jour.
Il ne reste d’ailleurs aujourd’hui que peu de traces du village qui était entouré par une large enceinte, le château se trouvant au dessus. On ne trouve en effet que quelques terrasses à proximité du Château. Des traces de fondations, d’escaliers, d’une citerne et d’un silo peuvent être remarqués.
Le Château était moins imposant qu’actuellement, disposant d’un bâtiment fortifié. L’ensemble s’étendait jusqu’à la route actuelle. De l’autre côté, à 800 mètres environ se trouvait une tour de guet.
Le site reçoit près de 100.000 visiteurs par an. La visite est payante et s’effectue soit librement soit avec un commentaire.
la visite du Musée de Montségur est gratuite pour les titulaires d’un entrée pour le Château.
En cas de mauvais temps, la visite guidée n’est pas assurée au Château mais dans les locaux du musée.