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Chateau de Beauregard (Saint-Peray)

Le château d’origine est contemporain au Château de Crussol qui le domine sur son éperon rocheux. Construit par le bailli de Crussol, Noble Claude Teste Ferrand de la Motte, il fut remanié à plusieurs reprises, doté d’une enceinte de fort et transformé en prison d’état. Il appartient désormais au diocèse de Viviers.

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Quand vous montez vers le Château de Crussol, vous tombez nez à nez, au détour du second virage de l’ascension, sur un large portail doté d’un fronton triangulaire, typique des forts du XVIIe siècle. Mais ne vous méprenez pas, il ne s’agit pas d’une forteresse de Vauban mais bien un château d’origine médiévale qui se cache derrière cette muraille percée de larges meurtrières.

Histoire

L’histoire du Château débute probablement à la même époque que celle du Château de Crussol. Au Xe siècle sont construit à ces emplacements des premiers ouvrages, probablement protégés par des fortifications en bois, bien que la pierre ne manque pas à cet endroit.

Le château actuel, où tout au moins les parties qui datent du Moyen-Age, est bati sur les ruines de ce premier ouvrage probablement vers 1052 par Noble Claude Teste Ferrand de la Motte. On a en effet trace d’une adjudication de travaux au bénéfice de l’architecte Martin de Valence pour le bailli de Crussol.

Le château reste dans la famille de Noble Claude Teste Ferrand de la Motte et ses descendants jusqu’au XVIIe siècle. Une convention entre le propriétaire, le sieur de Coston, et les états du vivarais (en délégation du roi) vers 1696 transforme le château en prison d’état et annexe de la Bastille. Il se dote de fortifications typique des forts de l’époque vers 1744, doté de 136 meurtrières. Le loyer est alors de 200 livres par ans et est augmenté à 400 livres en 1731. Pour autant, cette convention est unilatérale puisque seul le roi peut la résilier.

Pendant la Révolution Française, l’Assemblée Nationale constituante abolit toutes les prisons d’Etat (mars 1790). Beauregard de fait de sa position et de son « inutilité » militaire est ajouté dans la liste des ouvrages jugés « inutiles et à supprimer ». Cependant, après cette période troublée et face à le manque de prison dans le nouveau département de l’Ardèche, le Château de Beauregard reprend du service en temps que prison. Il y aura encore de nombreux prisonniers en 1799 dont trente prêtes, qui avaient abisé de l’aumône.

La Famille de Coston, faute de recevoir de loyers, protesta pendant de nombreuses années pour récupérer son bien. Il faut attendre 1820 pour qu’il leur soit restitué. Les détenus furent alors transférés vers la nouvelle prison de Privas.

Louis Faure nouveau propriétaire transforme le château en cellier pour y entreposer le vin de Saint‑Péray. Vers 1829, y aurait été inaugurée la méthode de champagnisation des vins (1829). Selon les propos rapportés d’Ovide de Valgorge (vers 1840), y auraient été entreposés près de 100.000 bouteilles parfaitement étagées.

Le château est transformé par Joseph Badet en 1895 en restaurant qui cessera son activité en 1922. Le Baron de Bouvier de Cachard le rachète et transforme le château en lui rajoutant un étage supplémentaire au deux tours carrés et deux tours ronde plus petites.

Le château est vendu par ses héritiers en 1947 « l’association de Beauregard ».

Architecture

Composé d’un château au centre et d’une enceinte de fort ne laissant que peu d’espace entre le corps de logis et les remparts, l’architecture de la forteresse est singulière. Elle fut contrainte par un relief particulièrement difficile.

L’esprit du château a été en partie préservé même si les aménagements de 1922 ont bien modifié son visage. Au Moyen-Age on retrouvait un corps de logis central avec deux pavillons carrés attenants. On retrouvait une grande cave avec une rigole qui permettait de récupérer le vin des bouteilles cassées. La cave communique avec la terrasse présente au Nord de l’édifice. Le puis n’était pas construit au centre du château mais à l’extérieur.

Il subsiste encore aujourd’hui les vestiges des cachots construits pour garder les prisonniers. Particulièrement étriqués, il ne permettaient pas au prisonniers de tenir debout. Le château pouvait garder jusqu’à 40 prisonniers.

Auteur de l’article : La rédaction