Construite au centre de la place de la Bastille, la colonne de Juillet commémore les trois glorieuses, trois journées de la révolution de juillet 1830 qui conduisirent à la chute de Charles X. Elle abrite une nécropole abritant de nombreux révolutionnaires.
La colonne fait suite à trois monuments précédents, la Guillotine de l’an II, la fontaine de la Régénation (1793-1806) et l’Eléphant de Napoléon (1810).
Louis-Philippe posa la première pierre de la Colonne Le 27 juillet 1831 mais les travaux ne débutent qu’en 1835. La phase d’ajout des décors débute en 1839. La colonne est livrée à temps en 1840 pour célébrer le 10e anniversaire de la révolution de juillet.
L’inauguration de la colonne est effectuée le 28 juillet 1840 et fera l’objet d’une grande célébration avec le transfert de corps de révolutionnaires de 1830 vers la nécropole située sous la colonne. On fit jouer une symphonie créée pour l’occasion par Berlioz à la demande du ministre de l’intérieur Charles de Rémusat, la Grande symphonie funèbre et triomphale. Le compositeur dirigea en personne une fanfare militaire de près de 200 musiciens accompagnant le cortège.
La dépouille de 196 victimes des émeutes de la révolution de 1848 (renversement de Louis-Philippe, les 23 et 24 février) furent rajoutées dans la nécropole. Et le 27 février 1948, la Deuxième République est proclamée au pied de la Colonne. Le trône de Louis-Philippe fut brûlé en juillet 1848 au pied de la Colonne de Juillet.
Alors que les armées prussiennes assiège Paris entre septembre 1870 à la fin janvier 1871, la place de la Bastille restera le symbole de ralliement des républicains parisiens.
Les 24, 25 et 26 février 1871, la place de la Bastille fut le lieu d’un épisode sanglant alors qu’un armistice contraignant pour la France était signé avec le chancelier Otto von Bismarck (lynchage du brigadier Bernardin Vincenzini).
A partir de l’installation de la Commune , la place restera le symbole du Paris populaire et résistant.
La colonne sera inscrite sur la liste des monuments historiques en 1926 puis classée monuments historiques par arrêté du 29 septembre 1995. Ce classement inclut la colonne elle-même ainsi que les aménagements funéraires souterrains, les soubassements, la grille de clôture et les petits pavillons d’entrée attenants13
Le dessin de la colonne est inspirée par la colonne Trajane de Rome. On doit son dessin à l’architecte Jean-Antoine Alavoine. Elle honore les Trois Glorieuses.
La décoration de la colonne a été réalisée par l’architecte Joseph-Louis Duc. Elle est surmontée d’une statue en bronze doré « Le Génie de la Liberté ». Elle est conçue par Auguste Dumont. Sur le fut de la colonne est inscrit le nom des victimes de la révolution de juillet 1830.
En dessous de la colonne se situe une nécropole qui accueille les corps des révolutionnaires morts pendant la révolution de juillet.
Une plaque commémorative est située à la base de la colonne et y est inscrit « À la gloire des citoyens français qui s’armèrent et combattirent pour la défense des libertés publiques dans les mémorables journées des 27, 28, 29 juillet 1830. »