Cette ancienne motte castrale se dresse à proximité de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry sur la commune de Pusignan. Dès l’époque romaine, un camp fortifié y avait été établi par Pusinius, un lieutenant de Jules César. Aujourd’hui, il ne dresse plus que quelques ruine de murs et une tour.
le château vu depuis l’avenue Satolas Green en contre-bas
Pendant l’Antiquité, la colline qui surplombe l’actuelle commune de Pusignan est dejà connu pour sa vue panoramique sur la plaine environnante. Alors que Jules Cesar est en train de conquérir la Gaule, son lieutenant Pusinius fait établir sur cette colline un camp fortifié. Il peut ainsi contrôler la voie qui relie Lyon (Lugdunum) et Crémieu (Crémiacum)
A partir de ce moment, le promontoire ne cessera d’être occupé. Les Burgondes prendront la suite des romains après la chute de l’Empire. Vers le Xe siècle, une motte castrale avec une tour en bois est établie. Elle est progressivement renforcée puis remplacée par une construction en galet, le Chastel-Vieil.
Cet ouvrage de petite taille ne peut suffire à l’orée du XIIe siècle face aux nombreuses querelles avec les seigneurs alentour. Les seigneurs du château entreprennent la construction d’un château fort plus ambitieux pouvant accueillir la population locale en cas d’attaque. Il prend place à côté de l’antique motte castrale. Cette dernière sera démolie après 1389, après l’édition d’une missive du roi Charles VI autorisant sa destruction.
Les textes parlent alors de la famille De Moifond. Sans que la transmission soit clairement établie, la famille Bocsozel, vassal du comte de Savoie, occupe le château en 1234.
Le château de Pusignan entre dans l’histoire en 1430 lors de la bataille d’Anthon. Le prince d’Orange, Louis de Chalon sohaite conquérir le Dauphiné pour relier ses deux territoires et n’en faire qu’un. Alix de Varax rejoint les troupes orangistes et accueille des troupes dans son château. Les troupes du Dauphiné menées par Raoul Gaucourt prendront l’initiative avec l’aide des troupes de Lyon et du capitaine Rodrigue de Villandrando.
Le 7 juin 1430, les troupes Dauphinoise qui ont emporté des victoires devant les châteaux dAuberive, d’Assieu, et de Colombier, font le siège du Château de Pusignan. A la première attaque, le 9 juin, les troupes orangistes capitulent. Le 11 juin 1430, les troupes dauphinoises remporteront une victoire décisive.
Suite à cet évènement, le roi Charles VII confisque le château de Pusignan à Alix de Varax et le cède au capitaine Rodrigue de Villandrando, qui avait pris une part active à la victoire. En 1450, le château passe dans les mains d’Aymar de Poisieu futur confident du roi Louis XI. Il reste dans sa famille jusqu’en 1573. La famille de Poisieu vend le château à François de Costaing, seigneur du palais. Ses héritiers auront eu aussi une place de choix à la cour des rois de France Louis XIII et Louis XIV.
Après la mort de Claude Costaing de Pusignan d’un coup de mousquet le 10 mai 1689, le château va être vendu à plusieurs reprises. Avant la Révolution Française, Hugues Gautier de Mézia, en sera le dernier propriétaire. Il sera incendié le 29 juillet 1789 par une émeute populaire. Ruiné, il est inscrit aux monuments historiques depuis 1982.
Même s’il ne subsiste que peu de vestiges de la construction d’origine, ce château reste un témoin de l’histoire du Dauphiné et de la France.