La Conciergerie est l’un des principaux vestiges du Palais de la Cité, résidence des rois de France entre les Xe et XIVe siècle. Le Palais occupait à l’origine une vaste surface s’attentant de l’actuel emplacement de La Conciergerie au Palais de justice de Paris. En 1370, le Palais est devenu prison d’Etat.
La Conciergerie doit son nom à l’étymologie de « concierge » qui dans l’ancien français désignait le directeur d’une prison. Cette hypothèse est la plus récente et serait attestée par la transformation du Palais en prison au XIVe siècle.
Palais des rois de France
Saint-Louis fit construire la Sainte-Chapelle entre 1242 et 1248. Le Palais était enceint de murailles, dans lesquelles étaient abrités des édifices administratifs comme la cour des comptes, mais aussi juridiques et religieux. Au nord le Palais de Saint-Louis ne joignait la Seine que par un bâtiment nommé « Salle sur l’eau » et flanqué de la tour Bombec (ou Bon-bec) qui doit son nom au fait que s’y trouvait la salle où était pratiquée la « question » (la torture) qui faisait avouer les suppliciés. Dans le Palais, au milieu de la cour de Mai, on plantait chaque année au printemps un arbre d’une quinzaine de mètres afin de célébrer les bienfaits de la nouvelle saison. Dans la cour, le magnifique escalier appelé Grand Degré montait jusqu’à la galerie des merciers que Saint Louis avait fait construire pour accéder directement de ses appartements à la Chapelle Haute de la Sainte Chapelle. Le Palais de Saint Louis fut la résidence des rois de France jusqu’en 1358.
Philippe le Bel fait reconstruire le Palais sur les conseils d’Enguerrand de Marigny. Les travaux se terminent en 1313. De nombreuses expropriations des terrains adjacents furent nécessaires pour étendre les constructions. Il dote son palais d’une enceinte qui n’avait pas de vocation à proprement dite défensive en bord de Seine. Au nord et au sud, il fait élever de vastes salles dont la Salle des Gardes (1310), la Grand Salle et la Salle des Gens d’Armes. La première, située au rez-de-chaussée, servait d’antichambre. La seconde dédiée aux réceptions et aux réunions du parlement, appelées « lits de justice ». Elle était très vaste et coupée en deux nefs par une suite de piliers ornées des effigies des rois de France. Enfin la dernière, longue de 64 mètres construite entre 1302 et 1313 par Enguerrand de Marigny servait de réfectoire aux « gens » du roi. On estime en effet qu’à cette époque 2000 personnes étaient employées pour les services du roi.
vers 1350, Jean II le Bon fait construire le pavillon carré des cuisines. Cette salle destinée aux services du roi fut plus tard séparée en deux parties distinctes. Les quatre travées de la salle des Gens est à l’est séparée par un mur et des grilles.
En 1358, Jean II Le Bon est le dernier roi à occuper le palais. Il fait construire une tour à l’angle nord-est de la Cité. Cette tour sera plus tard appelée tour de l’Horloge en rapport à la première horloge publique qui y fut installée ([[1371]]). Cette année Etienne Marcel, prévôt des marchands de Paris, fait assassiner les plus proches conseillers du roi. Charles V quitte le Palais de la Cité pour s’installer à l’hôtel Saint-Pol en 1370. Le Palais conserve toutefois son rôle administratif avec son Parlement, la Chambre des Comptes et la Chancellerie. Le Palais prend alors le nom de Conciergerie. Une prison d’état y est installée. Progressivement, le site la Conciergerie devient dépositaire de la justice de Paris en y voyant s’installer le Palais de justice de Paris avec sa Cour de Cassation et la Cour d’appel de Paris
En 1585, l’horloge du XIVe siècle est remplacée par un nouveau mécanisme réalisé par Germain Pilon. Il s’agit de l’horloge visible aujourd’hui.
Révolution française
Le 6 avril 1793, le Tribunal révolutionnaire prend ses quartiers au premier étage de la Conciergerie dans l’ancienne grand-chambre du parlement de Paris. La prison était alors toute dédiée à l’incarcération des prisonniers appelés à comparaître devant le tribunal. La loi des suspects du 17 septembre ne fit qu’accroître le nombre de prisonniers. Dans le nuit du 29 au 30 octobre 1793, l’histoire raconte que les vingt-et-un Girondins furent séquestrés avant leur exécution dans la Chapelle royale dite « Chapelle des Girondins » et dont l’existence remontait au Moyen Âge.
Epoque moderne
Des prisonniers célèbres sont incarcérés à la Conciergerie. Georges Cadoudal, Michel Ney, le prince Napoléon Bonaparte et les anarchistes Felice Orsini et Ravachol y font un séjour remarqué. L’arrêté du 15 mai 1855 oblige la Conciergerie à respecter le régime cellulaire. En 1914, la Conciergerie est désaffectée et est voit l’ensemble de ses prisonniers transférés dans d’autres établissements. Il est classé monument historique en suivant.
La Conciergerie est encore utilisée pour la détention de prisonniers en instance de jugement (Dépôt). Depuis l’arrêté du 2 avril 2008, le Conciergerie est géré par le Centre des monuments nationaux et dispose d’une dotation spécifique pour son fonctionnement.
1 commentaire sur “La conciergerie (Paris)”
Journées du patrimoine 17/18 septembre 2016 : C'est En France
(12 Sep ’16 - 13 h 35 min)[…] Tour Saint-Jacques (Paris), Jardins Secrets de Vaulx (Savoie), Fort Louvois (Charente-Maritime), La conciergerie […]
Commentaires fermés.