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Abbaye-Cathédrale de Saint-Papoul

Sujets de l'article : Abbaye

Les origines de l’abbaye remonteraient au VIIIe siècle avec la reprise des territoires du sud de la France par Pepin Ier puis par Charlemagne. Preuve de son importance, l’abbaye sera inscrite dans la première liste de 1082 monument historiques (1840).

Selon la tradition Saint-Papoul serait venu évangéliser le Lauragais. Selon cette même tradition, il aurait été disciple de Saint Saturnin et de Saint-Pierre, bien que leurs époques diffèrent. L’abbaye a traversé les tumultes de l’histoire non sans difficultés et offre aujourd’hui un écrin dans l’ensemble bien restauré.

Histoire

Apogée de l’abbaye

Les communautés religieuses participent à l’époque carolingienne à la stabilisation des territoire et la l’ancrage du pouvoir royal. L’abbaye dont il est fait mention pour la première fois dans la capitulaire du bénéficie d’un régime de protection particulier de l’Empereur Louis Le Pieux  en échange de services religieux (prières). A partir du XIe siècle sous l’abbé Raymond, l’abbaye connait une période florissante. L’abbé qui a participé à la réforme grégorienne dispose d’une très forte aura jusqu’à Rome. Le moine Beranger, futur Saint Béranger, mort à Saint-Papoul en 1093 sera accueilli par l’abbé Raymond puis à l’origine de plusieurs miracles de son vivant. De là nait le culte de Saint-Beranger et de son pélerinage vers l’Abbaye.

Même si cela n’est pas formellement attesté, ce pélerinage semble avoir favorisé l’enrichissement de la communauté qui va bâtir l’église abbatiale probablement vers 1150. Le décor du chevet commandé à l’atelier de Maître Cabestany. L’histoire de ce maitre sculpteur est peu connue. Ce sculpteur anonyme a pu être identifié dans plusieurs oeuvres grâce au style particulier de ses visages en triangle. Le chevet de Saint-Papoul daterait de 1170-80. L’oeuvre qui représente le prophète Daniel soutient la religion originelle en opposition avec celle pratiquée par le catharisme.

Durant le XIIIe siècle, les moines de Saint-Papoul ont une position ambigüe avec la catharisme. En « affaire » avec des seigneurs hérétiques, les Roqueforts, ils lutteront activement dans la lutte contre le catharisme, jusqu’à faire prisonnier le diacre Guillaume Vital en 1241. Manifestement les intérêts financiers ne sont pas contraires à ces actions. Ils acquièrent ainsi plusieurs propriétés des Roqueforts, la seigneurie de Villespy en 1209 et le village actuel de Saint Papoul en 1233, nommé à l’époque Saint-Marcel.

Progressivement à partir de 1255, ils contribuent au développement du village et à l’instauration d’une vie collective par la mise en place de coutumes locales notamment. Ce développement dure presque deux décennies et se concrétisera par le changement de nom du village, prenant définitivement le nom de Saint-Papoul. Entre 1328 et 1348, Mgr de Cardaillac fait ériger la résidence d’été des évêques, le château de Villespy.

Le rayonnement de l’abbaye augmente encore en 1317 quand le pape Jean XXII crée l’archevêché de Toulouse comprenant quatre évêchés  dont celui de Saint-Papoul. L’église paroissiale en devient la cathédrale.Ce succèderont de 1317 à 1790 trente quatre évêques, abbés de Saint Papoul.

Le déclin

La guerre de Cent Ans, la Peste (1348) et les incursions du Prince Noir (1355) vont ravager le Lauragais. L’abbaye y rechape à l’exception de la résidence d’été des évêques située à Villespy. Des routiers rançonnent et pillent l’abbaye en 1361. Le village se dotent d’une ligne de rempart sommaire mais qui sera insuffisante face aux Bourguignons, et anglais. La surveillance des villageois est peu de chose face à des factions armées. L’abbaye doit subir un nouveau pillage en 1412.

S’en suivent une suite d’évènements qui vont conduire l’abbaye à la ruine. Le tremblement de terre du 2 février 1426 touche de nombreux bâtiment. Entre 1426 et 1431, l’évêque Pierre Soybert reconstruit une partie des ouvrages détruits et relance le culte de Saint-Papoul. Les guerres de religion avec le développement du protestantisme favorisent les conflits et la misère favorise le retour de la Peste qui ravage la région entre 1558 et 1565. Saccages et pillages vont se succéder comme en 1575 (incendie et pillage du château de Villespy) ou 1595 (pillage du village et de l’abbaye de Saint-Papoul). L’abbaye sort privée d’une partie des financements. Elle tombe progressivement en ruine faute d’entretien.

Au début du XVIIe siècle, la réforme de l’évêché favorise le rôle politique  des évêques qui vont avoir une part déterminante dans la création et de développement du Canal du Midi tant sur un plan politique que pour l’orientation de certains ouvrages. Jean de Montpézat de Carbon (évêque de 1657-1664), Mgr Joseph de Montpézat de Carbon (1665-1674) et Mgr François Barthélémy de Gramont de Lanta (1677-1716) suivront le projet du début à la fin. Ce dernier  participera à l’inauguration du Canal le 18 mai 1681.

En parallèle, les évêques successifs vont entreprendre des travaux importants entre la fin du XVIIe et le XVIIIe siècle pour restaurer et faire évoluer les bâtiments de l’abbaye. Mais à la révolution, l’abbaye est saccagée et perd son statut de cathédrale. Une partie des décors sont vendus. Le diocèse est supprimé en 1801. L’abbaye devient la propriété de la commune.

Classé monument historique dans la première liste de 1840, l’église et les bâtiment attenants sont désormais protégés et la commune entreprend sa restauration.

L’abbaye aujourd’hui

Depuis les années 1970, l’abbaye est ouverte à la visite. Des visites guidées y sont organisées et depuis 1999, la commune a intégré le programme départemental de développement territorial Pays Cathare pour valoriser ce patrimoine après des visiteurs extérieurs. 10000 visiteurs passent par l’abbaye chaque année.

La visite permet de découvrir la majorité des salles encore en élévation. Depuis l’accueil, vous pénétrez dans le réfectoire qui présente une exposition. La visite se poursuit par le cloitre, la salle capitulaire puis la cathédrale.

Auteur de l’article : La rédaction

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