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Abbaye de Saint-Pierre-les-Nonnains (Musée des Beaux-Arts de Lyon)

Sujets de l'article : Abbaye , Lyon

Plus connue aujourd’hui comme Musée des Beaux Arts de Lyon, l’ancienne Abbaye Saint-Pierre-les-Nonnains prend ses origines probablement au VIIe siècle et se développement du XIIe au XVIIIe siècle. Elle devient Palais Saint-Pierre et prendra sa configuration actuelle à partir de 1659.

Cloître remanié au XIXe siècle

Proposant aujourd’hui de belles collections dans les anciennes salles du Palais, l’ancienne Abbaye offre aussi un jardin intérieur où il est bon de venir flâner ou lire un livre à l’écart de l’agitation de la ville. Elle se situe juste en face de la fontaine Bartholdi.

Les origines de l’Abbaye

L’origine exacte de la première implantation n’est pas déterminée avec précisions. Selon la dernières études, elle se situerait entre la fin du VIe (période mérovingienne) et le VIIe siècle. Les hypothèse d’une fondation bien antérieure apparaît aujourd’hui fantaisiste. Pour autant l’application de la règle de Saint Benoît par les nonnes pourrait être ultérieure. Une chose est certaine, l’abbaye est reconstruite sous Charlemagne et l’archevêque de Lyon Leidrade.

Le « Monastère des filles de Saint-Pierre » comprend alors deux églises, l’église Saint-Pierre réservé à la communauté religieuse et une église paroissiale, l’église Saint-Saturnin. Dès le XIIe siècle, les soeurs doivent venir de la haute noblesse pour intégrer la communauté et il faudra même plus tard démontrer avoir eu au moins quatre génération de noblesse paternelle (XIVe siècle). L’abbaye a pour particularité de ne compte que sur son chapître pour élire directement l’Abbesse qui la dirige.

A partir de la fin du XVe siècle, la vie dans l’abbaye est de moins en moins rigide et certaines soeurs vivent en dehors de l’abbaye dans de confortables hôtels particuliers. Mais des plaintes faites au roi de France, Louis XII lors de sa visite à l’Abbaye seront à l’origine d’un profond conflit entre les autorités religieuses et les nonnes issues de haute noblesse. En 1516, l’archevêque François II de Rohan expulse la communauté noble de l’Abbaye et va reformer un chapitre avec des nonnes de moindre noblesse. Progressivement l’abbaye repassera sous l’autorisé de l’archevèque de Lyon (1637) et leur abbesse désignée par le roi. En 1562, pendant les guerres de religions, une partie de l’église Saint-Pierre est détruite.

Naissance de l’Abbaye royale

En 1659, est décidé de reconstruire l’Abbaye. Anne de Chaulnes (env 1625-1672) conduit ce projet et choisit comme architecte François Royers de la Valfrenière. Les bâtiments du Moyen-Age sont en grande partie détruits, ne restera que le porche de l’église conventuelle (Saint-Pierre). Une façade monumentale le long de la place des Terreaux est élevée. La première pierre est posée le 16 mars 1659. L’ouvrage se présente sous un bâtiment de style romain. En 1672, seul le bâtiment principal est achevé. Les décorations intérieures, dont il ne subsiste quasiment rien, sont réalisées entre 1676 et 1687 par l’artiste lyonnais  Thomas Blanchet (1614-1689). Sa renommée dans la ville est immense et est connu pour l’exécution de décors monumentaux de l’Hôtel de Ville. Outre des décors, il va réaliser le grand escalier d’honneur. Les sculpteurs Simon Guillaume et Nicolas Bidault façonnent son décor.

A la fin de la construction, cette rénovation aura coûté très cher mais sera reconnu à son époque comme le plus beau monument baroque de son époque. Pour financer une partie des charges de fonctionnement, des échoppes seront louées à son rez-de-chaussée à des commerçants.

La prospérité de l’abbaye ne se dément pas et sera l’une des plus riches de France jusqu’à la révolution

Caserne à la fin de la Révolution Française

La majorité des bâtiments religieux sont saisis comme bien national et l’abbaye subira le même sort. En 1792, la communauté religieuse est chassée (décrets des 4 et 6 août 1792). Par chance, le bâtiment ne va pas être démantelé même si les décors sont en grande partie détruits. L’installation d’une caserne en 1793, condamne le bâtiment à subir de profonds délabrements.

Rapidement, l’ancienne abbaye retrouve un usage plus propice à sa préservation. La bourse de commerce s’y installe le 1er juin 1801 (jusqu’en 1860), puis c’est le musée des Beaux-Arts de Lyon créé le 1er septembre 1801, qui y prend place le 20 juillet 1802.. Mais elle sera avant tout destinée aux établissements d’instruction publique. La faculté des sciences s’y installe en 1835, la faculté des lettres en 1838.

Le Palais aujourd’hui

Classé monument historique le

  • Eglise Abbatiale Saint-PIerre. Elle est intégrée au musée et on y accède dont avec un billet d’entrée. Elle se compose de vestiges de l’église romane (fenêtres du passage intérieur porche sur la rue Paul-Chenavard) datant du XIIe siècle, des chapelles latérales du XIVe siècle, le reste ayant été construit à partir de la fin des guerres de religion. Les vestiges du XIIe siècle sont classé individuellement  monuments historiques depuis le
  • Le Réfectoire. Construit en 1684, il comprend plusieurs fresques de Simon Guillaume réalisées de 1687 à 1689. Il n’est pas en accès public et permet de recevoir des groupes.
  • Le cloître. Accessible directement par l’entrée Place des Terreaux, il est en accès libre (8h30/18h30 TLJ). Il a été profondément remanié au XIXe siècle par René Dardel et Abraham Hirsch. Les peinture murales situées sous les arches datent également de cette époque.  Le jardin est agrémenté de plusieurs statues venant des collections du musée et d’une fontaine  avec un bassin circulaire. On y retrouve en son centre un sarcophage antique et une statue d’Apollon.

Auteur de l’article : La rédaction

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