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Ciné-Théatre Girondin

Sujets de l'article : art déco

Situé cours Maréchal Gallieni à proximité de la Barrière de Pessac, ce théâtre est l’un des nombreuses salles de cinéma dont disposait la ville de Bordeaux. Construit en 1919, il a été aujourd’hui réhabilité en immeuble d’habitation.

 

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Ce bâtiment affiche une belle façade Art Déco. Situé aux 15-17 cours Maréchal Gallieni à l’angle de la rue Gaston Lespiault, il a été dessiné par l’architecte bordelais Hector Loubatié. Il s’inspire des plans d’un théâtre argentin.

L’histoire débute le 4 mai 1914, quand le propriétaire du terrain à l’angle des deux rues, Monsieur Edouard Hervet formule une demande à la Mairie de Bordeaux pour l’édification d’un immeuble dont il fournit les plans. Ces plans sont encore archivés aux Archives de Bordeaux-Métropole. Le 8 juillet de la même année, la Mairie lui notifie qu’il lui sera bien possible d’édition son immeuble tel que convenu (à cette époque la notion de permis de construire n’existe pas). Pour cette construction, ils feront appel à l’entrepreneur en bâtiment Jules Pinçon. Une demande complémentaire sera formulée le 10 novembre 1915 pour la construction d’un fumoir.

Les premières séances

Terminé en 1916 en plein vague de développement du cinéma de quartier,  il affiche fièrement sur son nom en haut de sa façade sur une mosaïque dorée (surmontée par la date de sa construction). Les trois ouverture de la façade sont surmontées de très beaux vitraux représentant trois faces différentes du globe terrestre. Chacun est surmonté d’une étoile et est représenté au dessus d’une base rectangulaire représentant des motifs floraux.

La Petite Gironde annonce dans son édition du 12 novembre l’ouverture prochaine du Ciné-Théatre Girondin. La même annonce est republiée le 19 novembre

Annonce des 12 et 19 novembre 1916 dans La Petite Gironde

La mise en service du cinéma est prévu pour décembre 1916 et les premiers programmes officiels dans les gazettes locales atteste d’une première représentation le 3 décembre 1916. Il propose au départ des séances les samedis et dimanches puis rajoutera en 1918 deux séances les jeudis en matinée et en soirée.

Le ciné théâtre ne méritera son nom de « théâtre » qu’à partir du 5 janvier 1919 et des premiers spéctacles, précédent plusieurs soirées de Gala au cours du mois de janvier.

En mai 1920, le directeur du théâtre, M Edélius entre au bureau de l’Association du spectacle (association professionnelle de Bordeaux et du Sud-Ouest des propriétaires de spectacles), en tant qu’archiviste (1).

Les dernières projections auront lieu en 1980. Transformé en marché,  ce dernier ferma en 2006 avant de rester désaffecté pendant plusieurs années. En 2013 il fut transformé en immeuble d’habitation (13 appartements). Le rez-de-chaussée est occupée aujourd’hui par une agence d’assurance.

La controverse de la Fraternité de Kinémanautes Technicolor

Lorsque nous avions écrit la première version de cet article nous avons mentionné que pendant une période qui n’était d’ailleurs pas été précisée, ce cinéma aurait été géré par la Fraternité de Kinémanautes Technicolor. Cette information a été contestée par l’un de nos lecteurs et à juste titre puisqu’une seule source attestée reportait cette information. Dans les échanges que nous avions eu avec un guide-conférencier officiant à Bordeaux, cette information était ressortie. Philippe Cardoze dans l’une de ses chroniques avait également évoqué cette information, ces deux sources constituant toutes les raisons d’y croire.

Depuis le XIe siècle, Bordeaux a été le lieu de nombreux regroupements de notables et hommes d’église sous l’égide de Fraternité dont les objectifs étaient variés. Certaines étaient de mouvance religieuse d’autres issues  de sociétés dites secrêtes comme les loges maçonniques.

En 2021, l’ensemble des informations se basent sur un écrit qui semble au final être en grande partie inventé pour le scénario d’un jeu de rôle. Mythe ou réalité ?

Bibliographie

(1) Revue Comedia du 17 mai 1920

(2) Le Ciné-Théâtre Girondin : un cinéma de quartier des premiers temps, Histoire du cinéma en France de 1908 à 1919, novembre 2019

(3) Archives de la Petite Gironde, Gallica

Auteur de l’article : La rédaction