S’il ne reste aujourd’hui que quelques vestiges du château médiéval, il constitue le lieu d’un tournant de l’histoire de la Bretagne. En effet sous les murs du château, les armées Bretonnes concèdent une défaite capitale. Pour les régionalistes bretons, ce 28 juillet 1488 reste le jour où la Bretagne perd son indépendance.
Le château de Saint Aubin du Cormier est construit par Pierre Ier de Bretagne dit Pierre de Dreux en 1223. Il en sera l’une de ses résidences préférées.
Le château domine la ville qui est entourée de douves et de murailles et dont on accède par deux portes. La cité est très active et on y fonde un marché très fréquenté en 1237.
Mais, la cité et son château sont avant tout connus pour la bataille qui s’y est déroulée le 28 juillet 1488. La bataille de Saint-Aubin-du-Cormier oppose les troupes du roi de France et celles du duc de Bretagne François II. Ce dernier peut compter sur de nombreux alliés dont 2500 fantassins et arbalétriers Gascons et Béarnais qui avaient débarqué à Quimper mais aussi 1000 Aragonais ; L’armée bretonne dispose d’une artillerie parfois dépassée en regard des techniques les plus avangardistes et d’environ 11 à 12000 hommes. Mais sont commandement n’est pas particulièrement uni et peu de nobles se sont joints à la bataille.
En face, l’armée française, bien que légèrement inférieure en nombre, dispose de 4000 suisses et de compagnies de métier. Louis II de la Trémoille commande l’armée royale.
Alors que l’armée bretonne s’engage lance une attaque sur le flanc droit de l’armée française qu’elle parvient à enfoncer, la contre offensive royale ouvre une brèche dans le front breton et en moins d’une heure, la bataille est décisive pour la roi de France. L’artillerie et la cavalerie sont à la manoeuvre. La suite est un véritable massacre avec 8000 morts dans l’armée bretonne et 1500 côté français.
La défaite des bretons clôt la « Guerre Folle », guerre féodale au cours de laquelles quelques princes français auront profité de la régence de Charles VIII pour tenter de prendre le pouvoir.
François II doit accepter le traité du Verger qui est signé le 19 août 1488. Par cet accord, François II s’engageait à écarter du duché les princes conspirateurs, à demander l’accord du roi de France pour la mariage de ses filles et à remettre les principales places fortes du duché (Saint-Malo, Fougères, Dinan et Saint-Aubin) en garantie au roi.
Le traité n’empêche pas la guerre de se poursuivre jusqu’en décembre 1491 et le mariage d’Anne de Bretagne avec Charles VIII.