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Parc et Chapelle de Mussonville (Bègles)

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Devenu le paradis des joggeurs et des enfants, le Parc de Mussonville n’est né  qu’en 1829 après son achat par M. Lacombe Abbé du Petit-Séminaire de Bordeaux. Si Auparavant une « maison de campagne » occupait ces terres, le Petit Séminaire donna année par année le visage actuel du Parc.

Description

Domaine occupé depuis le XIIe siècle, le Parc a connu plusieurs destinées entre agriculture et lieu de villégiature pour les Séminaristes de Bordeaux. La notion de Parc reste cependant très moderne et date de 1829. Aujourd’hui zone préservée, elle a cependant subit les assauts de l’urbanisation et sa surface actuelle reste très éloignée des domaines d’origine.

Cette zone humide participe à la protection de plusieurs espèces et au maintien de la biodiversité. La cistule, une espèce de tortue protégée, y trouve un habitat particulièrement adapté.

Le Parc est aussi associé à la pratique du saut à la perche dans des histoires locales.

Le saut à la perche a-t-il été inventé à Mussonville ?

L’histoire locale veut que jusqu’en 1838 et la construction du pont de pierre qui enjambe l’Estey Sainte-Croix, on le traversait à l’aide d’une perche en bambou. La tradition continua cependant à se perpétuer après sa construction. Dans les faits le saut à la perche existe en temps que discipline sportive depuis 1775 en Allemagne mais a surtout été développé au XIXe siècle. Jusque là, la pratique était utilisée pour des déplacements principalement horizontaux au dessus d’obstacles ou de rivières et pour les assauts militaires.

En France, Fernand Gonder contribua à développer la technique en remplaçant la perche en frêne par du bambou.
Alors élève au Petit-séminaire de Bordeaux, Fernand Gonder, en fit son activité fétiche lors de ses jeux à Mussonville. Il découvrit le saut à la perche en 1904 au champ militaire de Saint-Médard-en-Jalles et dépassa lors de son premier saut le n°2 français. Engagé « sur le champ » en équipe de France, il deviendra champion du monde de Saut à la perche en 1904 avec un saut de 3m69, puis en 1905 avec 3m74. Lors des jeux olympiques intercalaires d’Athènes en 1906 il remporta la médaille d’or.

« On prenait de l’élan, on piquait la perche au bord d’un ruisseau et, en tirant sur nos bras, suspendus à notre mât, nous passions sur l’autre rive. » se souvenait-il.

Histoire

Jusqu’au XVIIIe siècle

Comme les moines de Sainte-Croix l’ont fait le long du fleuve, des moines vont s’installer sur les hauteurs du domaine de Mussonville et y fonder au XIIe siècle une petite communauté. Il y construisent le Moulin de Peyrelongue, aujourd’hui disparu, aménagent un verger et un jardin de plantes médicinales. Le Moulin est détruit en 1651 par les armées de Charles VII. Les seigneurs de Tartifume se saisiront en suivant du moulin.

Au XVIIIe siècle, c’est un vaste domaine agricole qui s’étend autour de l’Estey Sainte-Croix et du Val de l’Eau-Bourde.

Période du Pétit-Séminaire

En 1820, le petit Séminaire obtient la jouissance gratuite de la propriété de M. de Moncheuil, appelée Mussonville, comprenant une maison de campagne et des dépendances. Comme le précise l’Abbé Ph Deney dans ses annales illustrées du Petit Séminaire de Bordeaux, le 5 août 1824, le premier supérieur du Petit Séminaire, Jean-Baptiste Lacombe, acquiert cette propriété contre 18750 francs. Le 31 août de la même année, le Conseil Général alloue une subvention de 5000 francs pour participer à cette acquisition. Mais cette maison est alors située à Bazas et non à Bègles.
Ce n’est que le 13 janvier 1829, que le petit séminaire acquière une maison de campagne « Thomas-Dieu » à Bègles et la dénomme « Mussonville » en souvenir de son ancienne propriété à Bazas. La transaction avec MM. Azévédo s’élève à 38.000 francs.

Le 10 avril 1842, M. Hamon, Vicaire Général et Supérieur du Grand séminaire de Bordeaux fait don au Petit Séminaire d’une statue de la vierge tenant dans ses bras d’enfant Jésus ainsi qu’une dotation de 500 francs pour la construction du piédestal. Le 3 août la statue est inaugurée par Monseigneur Donnet dans le Parc de Mussonville.

En 1850. M. Lacombe vend au Petit-Seminaire Mussonville contre la somme de 36.000 francs. Le 2 Mars 1852, la statue de la vierge installée en 1842 se brise. La nouvelle vierge est bénie par Monseigneur Donnet le 19 mai.

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Vierge du Vivier

La Parc de Mussonville est en 1853 toujours très sauvage, et ce n’est pas l’inauguration de la Vierge dans le Bois, en mai 1853 qui va y changer quelque chose. Entre septembre et octobre, le réfectoire et la chapelle de Mussonville sont restaurés. Le 16 juillet 1853 a lieu le premier banquet des anciens du Petit Séminaire dans le Parc.

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Vierge du Bois

Entre Septembre et Octobre 1854, de grands aménagements sont réalisés. On y installe une boulangerie, une porcherie, une basse-court pour les volailles et une « vacherie ». Un vaste jardin est également aménage ainsi qu’une buanderie à vapeur. L’ensemble de ses nouvelles infrastructures sont confiées à trois soeurs de l’Immaculée Conception. Des logements sont aménagés dans l’ancien château. Ces construction vont permettre au final d’effectuer de nombreuses économies au Petit Séminaire.

Le Petit organise régulièrement fêtes et banquet au Parc de Mussonville. De nombreux ecclésiastiques s’y rendent pour visiter les séminaristes. On y organisa même des feux d’artifices de la 14 juillet jusqu’en 1884.

La chapelle de Mussonville est reconstruite à partir de 1879 et sera achevée l’année suivante. Le Petit-Séminaire a financé une partie des travaux grâce aux quêtes des jeunes séminaristes. En 1880, près de 9000 francs complètent la dotation et permettent de l’inaugurer le 1er juin 1880.

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Le Parc est complété année après année par plusieurs statues de la vierge et même de Saint-Michel. Le 15 août 1887, après une journée particulièrement chaude et éprouvante, un ouragan décime la forêt du Parc de Mussonville. Tous les arbres entre la chapelle et la statue Notre-Dame-de-Lourde sont abattus. La Vierge du Bois, l’une des premières installées est miraculeusement épargnée.

Le 7 juillet 1891, est inauguré lors du banquet annuel des ancien, un monument commémoratif pour les ancien élèves du petit Séminaire tombés pour la Patrie. L’oeuvre est de l’architecte local M. Mondet.

Le Petit-Séminaire exploite sur une partie de ses terres de la vigne qui en font un domaine des graves les plus prolifiques de la commune (20 tonneaux/an). Les autres gros producteurs dont le Château Tartifume produisent des vins en palus  de moins bonne qualité.

le 15 juillet 1906 a lieu le dernier banquet des anciens de Mussonville. Le 2 décembre 1906, est prononcé par l’état la prise de possession des bâtiments qui étaient utilisés par le Petit Séminaire, par lui-même, les départements et les communes. Le petit séminaire mettre la clé sous la porte le 24 décembre 1906.

Période moderne

La Parc de Mussonville va devenir du lieu de convalescence du Séminaire de Bordeaux. La chapelle sera restaurée à plusieurs reprise et notamment les vitraux après la seconde guerre mondiale. Les terres de Mussonville sont utilisées pour l’agriculture et l’élevage (on retrouve encore au bord de l’estey des cultures potagères).

En 1971, la Commune de Bègles fait l’acquisition du domaine qui sera au fil des années découpés entre espace naturel et lieu de construction. On y construira à son extrémité le Lycée Vaclav Havel.

Bibliographie

(1) Le Petit-Séminaire de Bordeaux, annales illustrées par  J.-M. Ph. Deney

(2) Bordeaux et ses vins classés par ordre de mérite (7e éd…) / Ch. Cocks – 1898-1901

Photographies

Avant 1900

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Le tunnel (passage du Château à l’allée des Ifs)

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La chapelle

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Auteur de l’article : La rédaction

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