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Batterie des Arros (Marine française)

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Rapidement évoquée dans les ouvrages consacrés aux ouvrages allemands de la Pointe du Médoc, la Batterie des Arros fait partie de ces ouvrages français construits entre 1938 et 1940. Elle sera intégrée en 1943 dans les fortifications du Mur de l’Atlantique et du Fort des Arros

Description

Recyclée par l’armée allemande, la Batterie des Arros est aujourd’hui totalement noyée soit dans les bunkers construits par l’organisation Todt soit par les cordons dunaires.

Avant la première guerre mondiale, Soulac dispose d’un épis sur voie ferrée contribuant à la défense côtière face aux assauts de la mer. Entre 1920 et 1939, la France a entrepris la construction d’un certain nombre de batteries côtières. L’une d’entre elles est installée au lieu dit les Arros, derrière les digues des Huttes, en 1938. Ce poste dépend de la Marine française.

Il comporte alors quatre plateformes de forme cylindrique enterrées sur pivot permettant au canon de tourner sur 360°. Les batteries de 164,7mm sont assistées d’une poste photoélectrique pour le tir de nuit disposant d’un projecteur de 150mm. Un poste de télémétrie assurant le commandement et le tir de jour complète le dispositif. Ce bâtiment à trois niveau sur le même principe que le poste M157 allemand (actuellement en place) comprend deux postes d’observation superposés et décalés surmontés d’un télémètre protégés par une cloche blindée.

En 1939, la batterie des Arros est commandée par le Lieutenant de Vaisseau Grouvel (Source Alain Chazette, « Royan – Pointe de Grave, Poches de l’Atlantique »)

Les canons qui équipent alors cette position (des Schneider) datent de 1896 et proviennent de croiseurs et des cuirassés désaffectés de la Première Guerre mondiale.

Dans les années 1960, en même temps que d’autres ouvrages allemand, une partie des vestiges français furent détruits ou arasés (puis enfouis sous le sable).

En décembre 2011, un encuvement pour canon de 180m français fut mis au jour par l’Association historique de la poche du Nord-Médoc devant l’une des batteries allemandes. Grâce à des documents d’archive, le Groupe archéologique de l’Association a entrepris des sondages en juin 2013 pour retrouver les vestiges de l’abri du projecteur qui équipait la batterie française. Les découvertes furent très instructives puisque il fut possible de vérifier l’orientation du bâtiment et de constater les teintes de camouflage utilisées à cette époque. Le bâtiment comprenait à l’origine une pièce unique de 4m60 sur 6m00. Les vestiges attestent du réemploi par l’armée allemande notamment par l’usage de carreaux bitumeux au sol et la présence de fixations qu’on peut associer à des couchettes. L’ancienne rose des vents située au niveau de la plateforme semble avoir été détruite lors de la construction du nouvel abri à projecteur construit en 1943 par les allemands. Les archéologues ont estimé que le projecteur français avait du être utilisé en l’état lors des premières années d’occupation.

Bibliographie

L’abri pour projecteur de la batterie française des Arros http://forteresse-gisud.blogspot.fr/2016/01/labri-pour-projecteur-de-la-batterie.html
« Royan – Pointe de Grave, Poches de l’Atlantique », Alain Chazette, Editions Histoire & Fortifications, 2005, ISBN : 2-915767-01-7

Auteur de l’article : La rédaction

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