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Château de Saissac

Le château de Saissac est la première forteresse cathare construite avant 960. Sa position stratégique à l’entrée de la Montagne Noire ne l’empèchera pas d’être profondément dégradé au XVIIIe siècle puis pendant la Révolution Française. Ce château est désormais la propriété de la commune de Saissac qui a reconstruit plusieurs salles.

Présentation

Visible dès l’entrée dans la commune de Saissac, le château de Saissac est construit dans un environnement naturel remarquable. Partiellement restauré, il permet de découvrir ce qui serait le premier Château cathare construit dans l’Aude. Une grande partie de l’enceinte extérieur à disparu et on accède désormais directement depuis la première terrasse.

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Histoire

La première trace écrite du Château de Saissac remonte à 960. Dans ce document on apprend qu’il est légué par l’évêque de Toulouse au Comte de Carcassonne.  Cela sous entend que sa construction est antérieure à cette notification. Selon diverses recherche son origine daterait de l’époque wisigothique.

Au XIe siècle, les seigneurs de Saissac proviennent probablement d’une branche cadette des comtes de Foix. Les droits de la seigneurie sont partagés entre les Hugues et les Jourdain. La configuration de Saissac devait être un peu différente de ce qu’on constate aujourd’hui. Plusieurs châteaux de taille restreinte protégeaient la seigneurie. On en trouve trace au sein de l’ensemble castral et au niveau du tissu urbain. Chaque famille devait disposer de son propre bâtiment défensif.

Comme dans d’autres fief de l’Aude, Bertrand de Saissac  rejoint la foi cathare, comme l’atteste des rapports de l’inquisition. Il sera condamné pour hérésie près de 40 ans après sa mort. En 1209, les Saissacs se rendent à Simon de Montfort mais sont dépouillés lors de la croisade contre les Albigeois et on droit au même sort que leur pupille Raymond-Roger Trencavel. Le commandant croisé Bouchard de Marly saisit les biens des Saissac comprenant notamment terres et château. Vers 1234, Lambert de Thurey va récupérer le château.

A défaut d’avoir une histoire militaire à partir de cette époque, il va passer de main en main. Les seigneurs de Mirepix (famille des Lévis) sont les propriétaire du fief à la fin du XIIIe siècle. A partir de 1331 et jusqu’à 1412, les famille des l’Isle-Jourdain possède le domaine. Il passe dans les main de la famille de Caraman au XVe. Il passera encore de mains en main jusqu’à l’année 1565.

La forteresse affirme sa réputation d’être imprenable face aux assauts des protestants en 1568 et en 1580. Le village sera quand à lui détruit. A partir de 1715, la famille des Luynes possède le château mais n’en fait pas son lieu de résidence. Faute d’une occupation régulière et d’entretien, le château se dégrade. Au moment de la Révolution française, le château n’est plus qu’une carrière de pierres.
Il ferra même l’objet de nombreuses dégradation alors qu’on lui prête un hypothétique trésor. Des chercheurs causeront de grands dégâts en 1862.
Le cinéaste et écrivain Henri Dupuy-Mazuel rachète le château en 1920. Ses héritiers en feront don,  sa mort en 1962, à la commune de Saissac.

Depuis 1995, le château fait l’objet de restaurations régulières et les salles reconstruites entre 2004 et 2006 accueillent aujourd’hui un musée qui présente le « trésor » de 2000 deniers trouvés en 1979.

Architecture

Construit sur un promontoire rocheux, le château est construit en schistes et de granite. Il est disposé sur trois terrasses qui forment un seul tenant. Initialement on pénétrait dans le château  par un pont-levis qui permettait de traverser un fossé. Aujourd’hui on y accède directement par la première terrasse avec le corps de logis à l’est. On remarque à l’ouest deux échauguettes rondes. AU centre se trouvait un donjon de forme polygonale dont il ne subsiste que des vestiges.

On accède à la seconde terrasse par une rampe d’accès. On y retrouve un autre corps de logis, qui accueille aujourd’hui le musée. Au Sud deux tours terminent la troisième terrasse sur laquelle on retrouve deux casemattes.

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Auteur de l’article : La rédaction