Au cours de leur développement, de nombreuses cités ont perdu leurs attributs médiévaux. Comme à Bordeaux, les XVIIIe et XIXe siècle ont eu raison des derniers vestiges. Aujourd’hui rares sont les traces encore visibles des remparts de Macon
C’est une certitude, Macon est un site d’occupation celtique puis romaine. Autour du IIIe siècle, de nombreuses cités de protègent derrière de larges murailles. La Castrum se situe alors sur le Plateau de la Baille.
A partir de cette période, la ville se développe et va nécessiter plusieurs remaniement de ses fortifications. Au XIV siècle on atteint le stade le plus important de l’enceinte. Derrière ces murs on retrouve le château comtal situé sur l’aire initiale des murs (Plateau de la Baille). Les remparts bordent la Saône et de nombreuses ouvertures y débouchent. Cela explique en grande partie la configuration des rues de la partie la plus ancienne de la ville. A l’opposé le rempart décrit un arc de cercle.
Jusqu’au début du XVIIe siècle, Macon a un rôle militaire stratégique, située à la frontière avec le royaume de Savoir, dont la Bresse dépend. Mais avec le rattachement de la Bresse à la France en 1601, il apparait de moins en moins important de maintenir un arsenal militaire à Macon. Les fortifications perdent très rapidement de leur intérêt.
Un peu sur la mode des Bastions construits à Besançon, on améliore toutefois au XVIIe siècle les fortifications. La ville se dote des bastions Saint-Jean (sur l’actuelle esplanade Lamartine), de Crévecoeur (rue du 28 juin/quai de Saône), et Saint–Antoine (à proximité de l’actuelle place Gardon). La ville va garder son village médiéval pendant plusieurs décennies.
L’essor de l’urbanisation et du commerce, l’ascension sociale de la bourgeoisie vont conduire à de profonds changements au cours du XVIIIe siècle. A l’extérieur du rempart se sont développés des faubourgs (la Barre, Saint Antoine, Bourgneuf).
La ville qui a gardé son aspect médiéval jusqu’au milieu du XVIIIème siècle, va changer de visage dans la seconde partie de ce siècle.
En 1763 Louis XV autorise la destruction du rempart du bord de Saône pour le remplacer par un quai et la la route royale de Paris à Lyon (RN 6 moderne). Les travaux qui vont s’étaler sur trente ans, rayent de la carte la grande majorité des fortifications de la ville. A la fin du XVIIIe siècle les dernières traces des fortifications sont intégrées dans des constructions. La vile de pare de nouveaux bâtiments et hôtels particuliers.
Architecture
Dans un plan établi par Roger de Gaignières (1642-1715) on peut voir la forme définitive des fortifications de la ville de Macon au XVIIe siècle. La route qui relie le Nord au Sud pénètre le rempart de part et d’autre. On ne parle pas encore de Nationale 6.
La plus ancienne vue de la cité est due à Rancurel qui en 1575 produit une gravure de la ville et de ses remparts. Pierre de Saint Julien de Baleurre indique en 1580 que le château a été détruit inexorablement et ce dernier, qui fut érigé au XIIe siècle n’aura survécu que quatre siècles. Il en est fait mention une première fois en 1180 dans un arrêt rendu à Pierre Pertuys contre le comte Gérard. Il accueille Isabelle de Portugal, duchesse de Bourgogne, en 1443 et est définitivement détruit en 1604 pour laisser place au couvent des Capucins. Pendant les guerres de religion , en 1593, le donjon sera détruit.
En 1568, à la place du château une citadelle est construite. Selon certaines sources historiques (Pierre de Saint Julien de Baleurre, 1580), certaines tours du château auraient été réutilisées. Elle est démolie sur autorisation du roi en 1585. En 1604, toute trace du château est réduite à néant
Aujourd’hui, il reste bien difficile de déterminer avec certitude où se situait le château et qu’elle était son architecture. Hormis de rares gravures, dont la fidélité a peu de crédit, aucun vestige n’a été mis au jour pouvant apporter un soupçon d’information archéologique.