Construit à partir de 1811, le Fort du Chay est devenu l’une des positions défensives majeures de l’entrée de l’estuaire de la Gironde. Mais à l’image de la défense de côte française, il aura tardé à évoluer et à suivre l’évolution de l’artillerie de marine. Pourtant il sera intégrée au mur de l’Atlantique avec assez peu de modifications.
Bunker de la batterie française
A son arrivée sur le site, l’armée allemande investit le vieux fort dont les dernières évolutions datent du début du XXe siècle. La fortification française est identifiée sous deux codes d’identification STP Gi 24 Oldenburg et STP Gi25 Hindenburg même si elles composent un même ensemble. Elles sont datées de 1943 mais vont évoluer dans le temps. La position est occupée par l’armée de terre (1a/M.A.A.284) et la Luftwaffe (1./Flak 999).
En premier lieu, la batterie qui semble avoir été désarmée de ses canons d’origine est équipée par quatre (trois initialement) canons de 75 modèle 1897 (FK97) capturés lors de la débacle de 1940. Ces canons de campagnes sont installées sur plateformes rotatives et sont sous la responsabilité de l’armée de terre. Le poste de contrôle de tir et de télémétrie français est réutilisé. Six canons Flak de 75mm type Flak M33 d’origine française, trois de 40mm Flak 28 et deux projecteurs de 60mm complètent de dispositif.
La Luftwaffe ajoute à l’ensemble deux Flak 30 de 20mm et un Flak 28 de 20mm également.
Courant 1943, deux H612 sont construits aux deux extrémités du fort, équipés chacun d’un canon russe de 7,62cm FK295/2 capturés du le front russe (Pulitov modèle 00/03 1930 Tube L30).
PDT de contrôle de tir et encuvement français
Les poches de résistance autour de l’estuaire de la Gironde tiendront jusqu’en 1945. Les bombardements massifs du 5 janvier, et à partir du 13 avril ont totalement défiguré le site. Le 16 avril 1945 alors que les forces alliées approchent, la garnison a déjà abandonné le site, le batterie étant rendue inutilisable par ces bombardements.
Le site aujourd’hui
Difficile de voir dans le site actuel une puissante position de défense. Les bombardements de la fin de la seconde guerre mondiale, les différents programmes immobiliers et enfin l’aménagement du chemin de promenade de la côte ont gommé la majeure partie des spécificités du site. Tout au plus on peu encore identifier le poste de contrôle de tir d’origine française, à sa proximité (au nord-ouest) les vestiges de deux encuvements doubles français en affleurement ainsi qu’un R612.
Les vestiges visibles. Photo aérienne Geoportail. infographie cestenfrance.fr
Bibliographie
Plan de l’occupation allemande en 1945 sur c-royan.com
Royan Pointe de Grave Poche de l’Atlantique, 2005, Alain Chazette, Histoire & Fortifications
AtlantikWall Mythe ou Réalité, Alain Chazette, 2008, Histoire & Fortifications
1 commentaire sur “Intégration du Fort du Chay au Mur de l’Atlantique (Gi24 Oldenburg/Gi25 Hindenburg)”
Fort du Chay et son réduit – C'est En France
(29 Déc ’18 - 22 h 33 min)[…] Lire : Intégration du Fort du Chay au Mur de l’Atlantique (Gi24 Oldenburg/Gi25 Hindenburg) […]