La défaite de 1870 a conduit la France à revoir complètement ses défenses de côte. De nombreux forts et batteries furent renforcées. Près de 160 compléteront le dispositif en place. La révolution de l’artillerie rayée avait rendu nombre de fortifications totalement obsolètes. Le Fort de Niolon sera reconstruit en 1880 suivant une conception « Sere de rivieres » en complément de l’ancienne batterie du XVIIIe siècle.
Le Fort de Niolon est un ensemble de batteries disposant de magasins pour l’artillerie, des abris pour le personnel ainsi qu’un poste de contrôle de tir. Il se compose d’un fort haut et d’une batterie basse. Cette dernière voit le jour à partir de 1665. Commandée par le roi Soleil elle sera terminée en 1702. Elle devait barrer la route du mouillage de l’Estaque.
En 1811, la batterie basse est reconstruite. Elle va être complétée en 1880 par un ouvrage plus ambitieux, la batterie haute. Située à une altitude de 193 mètres, elle est très difficile à atteindre.
En 1881, la batterie haute accueille 36 hommes qui servent 6 canons de 240mm sur affut GPC modèle 1876 regroupés deux par deux. En 1892, le matériel est renforcé par 4 canons de 95mm installés dans la batterie basse. Mais peu avant la première guerre mondiale, les six canons sont remplacés par trois installés sur des affuts modèle 1911 améliorant la cadence de tir. La batterie demande alors moins de servants pour fonctionner. Cette configuration est encore présente en 1920.
A l’orée de la seconde guerre mondiale, en 1939, la batterie est à nouveau modifiée. De nouvelles plateformes sont construites aux extrémités de la batterie. On y installe deux canons de 100mm modèle 1930.
Pendant la seconde guerre mondiale, les allemands investissent le fort à la fin 1942.
Après l’aliénation du site par le Ministère de la Défense, il a été racheté en 2007 par le Conservatoire du Littoral. Le site devrait être à terme en libre accès après des travaux de sécurisation. La batterie basse est gérée par un centre UCPA.
Architecture
Le Fort, ou batterie haute, est de forme rectangulaire et surplombe l’artillerie non casematée, disposée à ciel ouvert. Une Des abris à munition sont disposés à proximité des pièces d’artillerie. Le dispositif est relativement complet avec des passages protégés, une poudrière enterrée construite sous les casernements. Un souterrain permet d’alimenter en munition en temps de guerre les batteries depuis le fort.
A l’extérieur, la protection rapprochée est assurée par un fossé sec et un pont levis. Le fort est clos par une porte métallique protégée elle même par un petit bloc défensif.
Le fort propose une grande modernité que les allemands au XIXe siècle ne proposent pas. On retrouvent ainsi des toilettes et des douches au sein même du fort. A l’intérieur, le confort reste cependant sommaire. La chambre de l’officiel est la seule à disposer d’une cheminée. Elle dispose d’un lavabo en marbre blanc.
La batterie basse qui correspond a l’implantation la plus ancienne dispose d’une architecture plus simplifiée. Elle comprend une plateforme prévue pour quatre canon de petit calibre. Les bâtiments casematés sont bien intégrés dans le relief
Accès
Le plateau du fort est accéssible en suivant le chemin du jonquier. La ballade
On y accède par le plateau du médecin en suivant le chemin qui se dirige vers le jonquier . Après une petite promenade agréable dans la colline, on aperçoit le Fort qui surplombe Niolon à 190 m d’altitude et offre une vue magnifique sur la rade de Marseille.