A 34 kilomètres de Lyon et 38 de Bourg en Bresse, cette petite cité de 1100 habitants est un village pittoresque entouré de remparts. Ses ruelles pavées, sa place centrale, son vieux puits ou son pressoir sont admirables. Mais, ce serait oublier son église-forteresse et ses maisons pittoresques. Pérouges est un village où l’ambiance médiévale est particulièrement bien ressentie.
Même si l’origine précise de la cité n’est pas établie, son existence à l’époque romaine est attestée. Elle permettait de contrôler la route qui menait à Lyon. Totalement restaurée, Pérouges est devenu aujourd’hui un lieu recherché par les cinéastes et les artistes. On notera notamment le tournage des Trois Mousquetaires et de Mandrin.
Sa fondation n’est pas clairement établie mais les historien attribue sa création à une colonie gauloise venant de Pérugia. A l’époque romaine, Pérouges comprenait une tour qui balisait la route de la vallée favorisant la défense de Lyon (Lugdunum).
Elle a appartenu aux seigneurs d’Anthon dont Guichard 1er qui participa à la première croisade, et jusqu’à Louis d’Anthon disparu en 1326.
Perché sur une colline, Pérouges fut un lieu de discorde entre la Savoie et le Dauphiné. Il faut attendre 1601 pour que le traité de Lyon rattache Pérouges à la France. Plus près de nous le village à l’abandon est tout proche de la destruction. Il faut compter sur l’intervention du président Edouard HERRIOT et du « Comité de Défense et de Conservation du vieux Pérouges » pour voir le village préservé puis restauré. Aujourd’hui, Pérouges a retrouvé toute sa beauté après des travaux
Grandes dates
- 1167: le seigneur d’Anthon se réfugie à Pérouges pour résister aux troupes de l’Archevêque de Lyon.
- 1236: instauration des premières franchises assurant la prospérité à la cité
- 1300: rattachée au Dauphiné.
- 1345: poste avancé du duché de Savoie
- 1468: les troupes de Louis XI venues dévaster la Bresse sont repoussés à l’issu d’un siège historique
- 1585: naissance au château de la Rouge de Claude Favre de Vaugelas, Baron de Pérouges, célèbre grammairien.
- 1601: Pérouges est rattachée à la France. La forteresse est démentelée
- XIXème siècle: Pérouges connait la désertification, la population tombe de 1500 à 8 habitants.
- 1909: Anthelme Thibaut lance la campagne de presse pour sauver Pérouges de la destruction
- 1911: Edouard Herriot appuie la restauration de Pérouges. Création du Comité du Vieux Pérouges. Débute la restauration du site.
L’enceinte et l’Eglise
Pérouge est ceinturé de remparts et on y pénètre par deux portes seulement : « la Porte d’en Bas » et « la Porte d’en Haut ».
L’eglise est se trouve à l’entrée du village et est adossée à la porte d’En Haut. Elle constitue une véritable forteresse. Ses murs percés de meutrières protégeaient la poupulation et le clocher permettait d’accéder au chemin de ronde.
Le Siège de 1468 provoqua sa destruction partielle pour permettre aux villageois de consolider leurs remparts. La porte d’en bas fût presque entièrement détruite lors de ce siège (elle présente une inscription attestant le caractère imprenable de la cité).
En 1469, sa reconstruction fut entreprise et dura dix ans. Sainte Madeleine protège l’église depuis sa niche au dessus du portail d’entrée.
A l’intérieur l’écu de Savoie est omniprésent sur les cléfs de voute. Des traces de fresques sont visibles à plusieurs endroits de l’église. On notera plusieurs statues en bois du XIVème siècle (Saint Georges, Notre Dame de Gonfalon), des fonds baptismaux, chapelles et tombeaux.
La Place de la Halle
La place de la Halle propose un ensemble architectural remarquable où règne le magnifique Arbre de la Liberté, planté en [[1792]]. Il s’agit probablement du lieu le mieux conservé ou tout au moins qui restitue le mieux ce que pouvait être Pérouges au Moyen-Age.
L’Ostellerie qui se trouve en face du musée est une maison du XIIIème siècle qui est classée monument historique. Déjà au moyen-âge elle abritait la même activité. Même si sa construction ne révèlent pas de prouesses architecturales, elle constitue l’une des plus belles maisons de Pérouges avec des encorbellements.
Au Nord se situe un cadran solaire qui représente le blason de la cité de Pérouges (dragon entouré de rouge) et celui la Dombes (région voisine).
La Maison du Vieux-St Georges en face du musée abrite une curieuse statue en bois datant du XVe siècle. Présente dans une niche en coquille elle représente le patron de Pérouges, Saint-Georges représenté en cavalier.
Autres curiosités
Parmis les maisons intéressantes, nous pourrons noter sans la rue des Rondes, le manoir de l’Ostellerie, la maison Thibaut et le grenier à sel. Ce dernier faisait partie de la seconde enceinte de Pérouges avec les maisons voisines (1472). On pourra noter qu’elle procède encore son chemin de ronde qui donne vers l’extérieur. Entre 1539 et 1790, ce grenier était l’un des annexes du Grenier à Sel de Montluel qui ravitaillait la Bresse en Sel. L’apparition de la gabelle sur la vente du sel contribua notamment à l’essort de Pérouges. Mais son abolition en 1790 mis fin à ce commerce. Le 8 Mai 1790, le grenier est fermé par décret de Maitre André, notaire de Lyon.