Piste de Ski sur grépin d’Arcachon (Ski sur Aiguilles)

Sujets de l'article : Bassin d'Arcachon

Qui se souvient qu’Arcachon fut l’un des étapes du Championnat de France de Ski Alpin ? L’information peut étonner mais de 1947 jusqu’aux années 1970, la piste d’Arcachon accueillait la dernière compétition officielle de ski figurant du calendrier officiel de la fédération française de ski

Découverte

Qui imagine pouvoir faire à quelques kilomètres des plages de sable fin, une petite descente de slalom ? Dédiée à la luge dès 1900, il fut possible de 1938 jusqu’à se fermeture en 1970 d’y pratiquer du ski. On y pratique surtout pour l’entrainement le slalom, la descente et le saut.

Située à proximité de l’actuel Centre Equestre d’Arcachon, les infrastructures se présentaient sous la forme d’une piste principale longue de 250m profitant d’un dénivelé de 60m à flanc de dune, d’un tremplin de saut à ski en ciment et d’un remonte pente.

On peut se donner la mesure du site aussi bien en vue aérienne (Google Maps) qu’en se rendant directement sur le site.

Si le site n’accueille plus de compétition officielle et se trouve privé de la plupart de ses infrastructures, noyées dans la forêt ou aujourd’hui disparues, le club de ski d’Arcachon est reconnu par la Fédération Française de Ski et se montre très actif pour redonner vie au site. Parrainés par Raphaël Poirée et Carole Montillet, le club a mené des négociations pour concrétiser la création d’un « grépinpark ».

Aujourd’hui on peut s’y rendre facilement par les chemins balisés en foret ou depuis l’extrémité de l’avenue Pierre Frondaie. On peu se rendre compte de la forte déclivité.

Technique et matériel

Au départ, les premiers skieurs utilisent des lames tailles dans des planches de barrière puis rapidement ils utilisèrent des ski en bois avec des attaches en cuir. Mais si, la transition vers des ski traditionnels s’effectua, la technique particulière ne permettait pas d’exploiter du matériel a haut niveau de technicité.

Faute de pouvoir faire une prise de carres, le ski s’effectue à plat en adoptant une technique souple. L’adaptation à ce support demande plusieurs descentes en raison notamment de cette spécificité et de la vitesse un peu plus faible (les meilleurs atteignent cependant près de 60km/h). La plus grande vitesse est atteinte sur des épines très sèches ou humides et grâce à un savant fartage. Charly Glémet surnommé « papillon », l’un des fondateurs de la piste, avant créé un mélange dont il avait seul le secret qui s’avérait redoutable (composé de cire, de paraffine et de blanc de baleine). Nombreux utilisaient des pains de paraffine pour confiture vendus la droguerie « Broutouly ».

Historique

Avec la création de la ville d’Hiver d’Arcachon par les frères Pereire en 1862 sur la partie haute d’Arcachon, la promenade sur le haut de la grande dune à proximité du centre hippique actuellement est une activité appréciée. Mais si pour les adultes, la ballade reste un loisir très agréable, les jeunes enfants sont souvent vites lassés. Pour les distraire, une première piste d’aiguille de pin est créé pour y faire de la luge.

En 1912, y est organisé par monsieur Toutin une course de luge comprenant deux épreuves : vitesse et distance. Juste avant la seconde guerre mondiale, le président du ski club Bordelais, monsieur Harlé, a l’idée en 1938 de recouvrir le sable d’aiguilles de pin, le « greppin » pour pouvoir y skier. On y étale une couche de 5 à 10 centimètres. Est alors créé le ski club Acachonnais (S. C. A.)

1938, un polytechnicien, monsieur Harlé, président du ski club Bordelais, a l’idée de recouvrir le sable d’aiguilles de pin pour pouvoir skier. Cette neige d’Arcachon se nomme le « greppin ». Une couche d’aiguilles de 5à10 centimètres d’épaisseur est suffisante pour glisser. La piste est ainsi opérationnelle à peu de frais. Le ski club Acachonnais (S. C. A.) est né.

A sa création la piste longue de 200m dispose d’une largeur de 20m sur un dénivelé de 50m. Il faut alors remonter ski sur l’épaule la pente, ce qui encore aujourd’hui reste plutôt éprouvant. Il faut attendre 1963 pour que la construction d’une remontée mécanique soit entamée. Dès lors, on peut multiplier par quatre le nombre de descentes par heure. La longueur de la piste évoluera dans le temps pour atteindre 250m et 60m de dénivelé. On y construira aussi un tremplin.

Pendant toute sa durée d’exploitation, la piste sera entretenue à l’aide de quatre remorques d’aiguilles annuellement, des raccords ponctuels étaient effectués grâce à des prélèvements dans forêts environnantes.

De 1947 à 1970, on y organisera des compétitions officielles en clôture de la saison de ski de la FFSA, inscrites au calendrier officiel de la fédération française de ski avec programme descente, slalom et saut. Le slalom comportait une vingtaines de portes et la piste de saut permettait de « voler » pendant une quinzaine de mètres. La compétition a lieu en général le premier dimanche de septembre. On y vient de toute la France, même si les pyrénéens sont en majorité. De grands noms y viendront, comme Lucienne Schmidt-Couttet (championne du monde en 1954), Annie Famose (championne du monde et vice championne olympique de 1957 à 1965), Isabelle Mir (championne du monde et vice championne olympique) et de nombreux membres des équipes de France.

A partir de 1955, la piste est ouverte les midis des jeudis et dimanches. C’est le point de rendez-vous des jeunes arcachonnais. On y venait même de Bordeaux pour faire quelques descentes ou y apprendre les rudiments du ski. Au plus fort de son activité, en 1960, le Ski club arcachonnais comportait 420 membres. Elle ne sera pas la seule piste de ski en milieu urbain puisque Lyon disposera de la sienne dès 1964, la piste de Ski de la Sarra.

En marge des compétitions de la fédération de ski, le SCA organise des épreuves pour les membres du club. Entre 1945 et 1950, sera même aménagée une piste de ski de fond comprenant une boucle de 10km dans la forêt.

La piste en 2016

En 1970, après un incident sur la remontée mécanique et suite à un manque de bénévoles pour encadrer l’activité, la piste fermera ses portes. Si aujourd’hui quelques passionnés s’essaient encore sur la piste, il faudrait une refonte totale de la dune et de la piste pour y permettre une utilisation plus large.

Vidéos

Skier sur des aiguilles de pins – 08/09 par BFMTV