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Chemins de Saint Jacques de Compostelle en France

Sujets de l'article : Bordeaux , Soulac-sur-Mer

Depuis 1998,  71 monuments ainsi que 7 portions de chemins sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco sous le titre officiel de « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France ». Les Chemins de Compostelle sont également labélisés Itinéraire culturel européen (ICE) du Conseil de l’Europe depuis 1987. Les principaux monuments classés dans cette thématique se trouve dans un grand quart Sud-Ouest de la France.

Présentation

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Les critères qui ont poussé à l’inscription ont été les suivants (source Unesco) :

Critère (ii) : La route de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle a joué un rôle essentiel dans les échanges et le développement religieux et culturel au cours du Bas Moyen Age, comme l’illustrent admirablement les monuments soigneusement sélectionnés sur les chemins suivis par les pèlerins en France.

Critère (iv) : Les besoins spirituels et physiques des pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle furent satisfaits grâce à la création d’un certain nombre d’édifices spécialisés, dont beaucoup furent créés ou ultérieurement développés sur les sections françaises.

Critère (vi) : La route de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle est un témoignage exceptionnel du pouvoir et de l’influence de la foi chrétienne dans toutes les classes sociales et dans tous les pays d’Europe au Moyen Age.

Dans le cadre de cette inscription, les monuments classés sont les suivants :

Dordogne : Cathédrale Saint-Front (Périgueux) :: Église Saint-Avit (Saint-Avit-Sénieur) :: Église abbatiale Notre-Dame de la Nativité (Le Buisson-de-Cadouin)

Gironde : Ancienne cathédrale Saint-Jean-Baptiste (Bazas) :: Basilique Saint-Seurin (Bordeaux) :: Basilique Saint-Michel (Bordeaux) :: Cathédrale Saint-André (Bordeaux) :: Ancienne abbaye Notre-Dame de la Sauve Majeure (La Sauve) :: Église Saint-Pierre (La Sauve) :: Basilique Notre-Dame-de-la-fin-des-Terres (Soulac-sur-Mer)

Landes : Église Sainte-Quitterie (Aire-sur-l’Adour) :: Clocher-porche de l’ancienne église (Mimizan) :: Abbaye Saint-Jean (Sorde-l’Abbaye) :: Abbaye de Saint-Sever (Saint-Sever) :

Lot-et-Garonne : Cathédrale Saint-Caprais (Agen)

Pyrénées-Atlantiques : Cathédrale Sainte-Marie (Bayonne) :: Église Saint-Blaise (L’Hôpital-Saint-Blaise) :: Porte Saint-Jacques (Saint-Jean-Pied-de-Port) :: Église Sainte-Marie (Oloron-Sainte-Marie)

Puy-de-Dôme : Église Notre-Dame-du-Port (Clermont-Ferrand)

Haute-Loire : Cathédrale Notre-Dame (Le Puy-en-Velay) :: Hôtel-Dieu Saint-Jacques (Le Puy-en-Velay)

Manche : Mont Saint-Michel

Nièvre : Église prieurale Sainte-Croix-Notre-Dame (La Charité-sur-Loire)

Yonne : Église Saint-Jacques (Asquins) :: Basilique Sainte-Madeleine (Vezelay)

Indre : Collégiale Saint-Étienne (Neuvy-Saint-Sépulchre)

Cher : Cathédrale Saint-Étienne (Bourges)

Marne : Basilique Notre-Dame (L’Épine) :: Église Notre-Dame-en-Vaux (Châlons-en-Champagne)

Paris : Tour Saint-Jacques (vestige de l’église Saint-Jacques-de-la-Boucherie)

Gard : Ancienne abbatiale (Saint-Gilles)

Hérault : Ancienne abbaye de Gellone (Saint-Guilhem-le-Désert) :: Pont du Diable (Saint-Jean-de-Fos)

Haute Vienne : Église Saint-Léonard (Saint-Léonard-de-Noblat)

Ariège : Église Notre-Dame de Tramesaygues (Audressein) :: Ancienne cathédrale, cloître, cathédrale Notre-Dame-de-la-Sède, palais épiscopal, remparts (Saint-Lizier)

Aveyron : Abbatiale Sainte-Foy (Conques) :: Pont sur le Dourdou (Conques) :: Pont-Vieux (Espalion) :: Pont sur le Lot (Estaing)

Haute-Garonne : Ancienne cathédrale Notre-Dame (Saint-Bertrand-de-Comminges) :: Basilique paléochrétienne, chapelle Saint-Julien (Saint-Bertrand-de-Comminges) :: Basilique Saint-Sernin (Toulouse) :: Hôtel-Dieu Saint-Jacques (Toulouse) :: Basilique Saint-Just (Valcabrère)

Gers : Cathédrale Sainte-Marie (Auch) :: Pont d’Artigues ou de Lartigues (Beaumont-sur-l’Osse) :: Collégiale Saint-Pierre (La Romieu)

Lot : Cathédrale Saint-Étienne (Cahors) :: Pont Valentré (Cahors) :: Dolmen de Pech-Laglaire (Gréalou) :: Hôpital Saint-Jacques (Figeac) :: Basilique Saint-Sauveur et crypte Saint-Amadour (Rocamadour)

Hautes-Pyrénées :  Hospice du Plan et chapelle Notre-Dame-de-l’Assomption (Aragnouet) :: Église paroissiale Saint-Jean-Baptiste (Gavarnie) :: Église Saint-Laurent (Jézeau) :: Église Saint-Jacques (Ourdis-Cotdoussan)

Tarn : Église Notre-Dame-du-Bourg (Rabastens)

Tarn-et-Garonne : Abbatiale Saint-Pierre et cloître (Moissac)

Somme : Cathédrale Notre-Dame (Amiens) :: Église Saint-Jacques-le-Majeur-et-Saint-Jean-Baptiste (Folleville)

Oise : Église paroissiale Saint-Jacques (Compiègne)

Charente-Maritime : Basilique Saint-Eutrope (Saintes) :: Abbaye royale Saint-Jean-Baptiste (Saint-Jean-d’Angély) :: Église Saint-Pierre (Aulnay) :: Ancien hôpital des Pèlerins (Pons)

Deux-Sèvres : Église Saint-Hilaire (Melle)

Vienne : Église Saint-Hilaire-le-Grand (Poitiers)

Bouches-du-Rhône : Église Saint-Honorat (Arles)

Sont également classées sept portions de la Via Podiensis (ou Chemin du Puy), totalisant environ 160 km, font également l’objet d’une inscription :

  1. 22 km entre Aroue et Ostabat (Pyrénées-Atlantiques).
  2. 17 km entre Nasbinals et Saint-Chély-d’Aubrac (Lozère et Aveyron).
  3. 17 km entre Saint-Côme-d’Olt et Estaing (Aveyron).
  4. 35 km entre Lectoure et Condom (Gers).
  5. 18 km entre Montredon et Figeac (Lot).
  6. 22,5 km entre Faycelles et Cajarc (Lot).
  7. 26 km entre Bach et Cahors (Lot).

Description par l’UNESCO

La route de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle a joué un rôle fondamental dans le développement et les échanges culturels et religieux à la fin du Moyen Âge, comme en témoignent magnifiquement les monuments inscrits sur la Liste du patrimoine, qui sont situés sur la route suivie par les pèlerins en territoire français. La construction d’un certain nombre d’édifices spécialisés, dont beaucoup ont été conçus ou ultérieurement développés en France, devait répondre aux besoins spirituels et physiques des pèlerins qui se rendaient à Compostelle.

Après la prise de Jérusalem par le calife Omar, en 638, les chrétiens hésitèrent à se rendre en pèlerinage dans la ville sainte. Fondé vers 800, celui de Saint-Jacques-de-Compostelle, où se trouvait la tombe de l’apôtre saint Jacques le Majeur, qui introduisit le christianisme dans la péninsule Ibérique, bénéficia du déclin de Jérusalem.

Saint-Jacques devint un centre religieux local avec l’installation du siège d’un évêché vers 900, mais la renommée du site ne se répandit rapidement qu’après la visite en 951, de Godescalc, évêque du Puy et l’un des premiers pèlerins étrangers documentés. À partir du XIe  siècle, le pèlerinage de Compostelle connut son apogée. Des milliers de pèlerins, et parmi eux des rois ou des évêques, marchaient sur de longues distances pour aller prier sur la tombe de l’un des plus proches compagnons du Christ. Ce succès coïncida avec l’affirmation de l’ordre de Cluny qui encouragea ce culte en publiant les Vies des saints et les Recueils de miracles . Des églises se développèrent comme autant de relais le long de la route de pèlerinage, notamment en France entre le XIe et le XIIIe  siècle.

Les quatre principales routes de pèlerinage pour Saint-Jacques-de-Compostelle commencent à Paris, Vézelay, Le Puy et Arles, et chacune d’entre elles comportait un certain nombre de routes secondaires. Ainsi, vers la route de Paris convergeaient des routes provenant de Boulogne, de Tournai et des Pays-Bas, tandis que les routes provenant de Caen, du Mont-Saint-Michel et de Bretagne la rejoignaient à des points intermédiaires : Tours, Poitiers, Saint-Jean-d’Angély et Bordeaux, qui était le port des pèlerins venant par mer d’Angleterre ou des côtes de Bretagne et de Normandie. Le Puy assurait la liaison avec la vallée du Rhône, tandis que les pèlerins venus d’Italie passaient par Arles. Les trois routes occidentales convergeaient à Ostabat, en traversant par le col d’Ibaneta, tandis que la route orientale, depuis Arles, empruntait le col du Somport ; les deux routes se rejoignaient ensuite en Espagne à Puente la Reina.

Les lieux de culte situés le long des routes de pèlerinage en France sont aussi bien de grands édifices, comme Saint-Sernin à Toulouse ou la cathédrale d’Amiens, que des églises paroissiales. Ils ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial soit parce qu’ils figurent sur le guide d’Aymeric Picaud (cathédrale Saint-Front à Périgueux ou église Saint-Léonard de Noblat), soit parce qu’ils renferment d’importantes reliques ou d’autres objets qui les rattachent directement au pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Certaines églises présentent des caractéristiques architecturales qui permettent de les désigner comme des « églises de pèlerinage ». Sainte-Foy à Conques, Saint-Sernin à Toulouse et la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle elle-même, en particulier, ont en commun de larges transepts et des chapelles absidiales ouvrant sur un spacieux déambulatoire, destinés à répondre aux besoins liturgiques des pèlerins.

Les pèlerinages médiévaux étaient extrêmement durs pour les pèlerins, qui nécessitaient souvent des soins médicaux. Les très rares centres de soin conservés sur la partie française de la route d’origine ont été inscrits sur la Liste. De nombreux ponts sont connus comme « ponts de pèlerins »; celui qui franchit la Borade à Saint-Chély-d’Aubrac porte même une image gravée de pèlerin. Le pont du Diable construit sur l’Hérault à Aniane, qui est l’un des plus anciens ponts médiévaux de France, et le magnifique pont fortifié construit au XIVe  siècle sur le Lot à Cahors, le pont Valentré, en sont les plus beaux exemples.

Tandis que le parcours des différentes routes est généralement connu, très rares sont les tronçons qui ont conservé une partie de leur physionomie d’origine. Sept d’entre eux ont été inscrits sur la Liste, tous sur la route du Puy dont ils représentent environ 20 % de la longueur totale. Ce sont des routes relativement secondaires, dont le tracé n’a pas changé de manière importante depuis le Moyen Âge ; elles sont également jalonnées de monuments associés au pèlerinage de Compostelle, comme des croix ou de modestes lieux de culte.

Auteur de l’article : La rédaction

7 commentaires sur “Chemins de Saint Jacques de Compostelle en France

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