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Protection de la pointe du Médoc (Digues des Arros)

Sujets de l'article : Mur de l'Atlantique , Soulac-sur-Mer

Avec la pression de la mer, les côtes du Médoc sont depuis des siècles sous la menace des éléments et de la poussée de la Mer. L’écosystème très fragile fait l’objet de nombreux travaux dès le XVIIe siècle avec des tentatives de stabilisation de la dune qui conduiront à la géographie actuelle. A partir de 1839, pour protéger la pointe du Médoc de l’avancée des eaux vers l’intérieur des terres des travaux d’enrochement sont effectués entre la pointe du Médoc et Soulac.

Sur le même sujet : Train touristique PGVS, Batterie des Arros

Présentation et histoire

 

Le lieu dit « Les Piscines » au nord de Soulac est le site le plus célèbre qui témoigne encore aujourd’hui du travail titanesque mené à partir de 1839. Un cordons de digues surplombées d’un chemin de fer protège encore cette zone du Médoc bien que n’étant plus véritablement entretenu. Contrairement à certaines idées reçues, ces ouvrages n’ont pas été construits par l’Organisation Todt dans le cadre du Mur de l’Atlantique et de la Batterie des Arros.33DigueArros02

 

Entre 1839 et 1875 ce seront près de 10 milliards de francs qui seront dépensés pour ces travaux qui se poursuivront jusque vers 1930. Le petit train touristique qui relie le Verdon à Soulac (PGVS) est le dernier témoignage encore en activité du matériel qui était utilisé pour transporter ouvriers et matériaux au début du XXe siècle.

Pierre Buffault aborde une partie de la problématique dans son ouvrage « Étude sur la côte et les dunes du Médoc (1897) ».

A l’aube de la seconde guerre mondiale, la Marine française exploite la configuration favorable des lieux pour y installer une batterie de côte, la Batterie des Arros. Elle sera investie à partir de 1941 par l’armée allemande qui y installera sa propre batterie M.K.B Soulac « Les Huttes ».

Histoire

Dans les années 1930, en plus des enrochements et des protections mises en place entre 1839 et 1875, un ensemble de digues et d’épis sont construit entre le nord de Soulac et le sud du Verdon.

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Pour cela, en 1843, les ponts-et-chaussées décident de construire une ligne de chemin de fer pour acheminer les blocs de béton. Un quartier pour les ingénieurs et les ouvriers, les Ateliers de Maison de Grave, est aménagés à l’endroit où se situe aujourd’hui la Maison de Graves.  Construit entre 1840 et 1853, cette ensemble de bâtiments commandés par l’ingénieur Pairier doit leur  permettre de demeurer à proximité de leur lieu d’intervention. En 1874, on comptera sur un périmètre de 42 ha, 8 bâtiments.

Plus tard entre le début du XXe siècle et 1960, le Port autonome entreprend et entretien un ensemble d’ouvrages qui  permettent encore aujourd’hui de contenir l’érosion de la pointe du Médoc. Après plus d’un demi-siècle, les constats faits par l’Ifremer conduisent à la conclusion que sur cette zone, le trait de côte a été préservé. Les bunkers du Mur de l’Atlantique peuvent en témoigner, puisqu’il s’agit de la seule zone du trait côtier de la façade Atlantique en Aquitaine où ils restent pour partie préservés de l’océan.

Les travaux menés ont cependant des effets parfois largement contestés. Comme on peut le voir au Nord de ces aménagements, les effets peuvent être parfois bénéfiques sur des portions du littoral et amplifier des phénomènes inverses. On peut ainsi constater que la digue construite au sud du phare de Saint-Nicolas, a favorisé la retenue des sables au Nord mais a contribué à une évolution inverse sur le trait de côte au Sud.

Source : géoportail (comparaison 2017 vs 1958). Infographie (c) cestenfrance.fr

Les conséquences sont également visibles au niveau de la résidence le Signal et à l’Amélie au Sud de Soulac où depuis les dernières tempêtes une nouvelle digue a été élevée.

Aujourd’hui

Une partie du brise-mer, dites les piscines des Arros (en rapport avec le quartier des Arros au nord de Soulac), est très prisé des baigneurs offrant des piscines d’eau de mer naturelles assurant une parfaite sécurité aux enfants. On y voit encore une partie des lignes de chemin de fer dont certains émergent encore du sable et d’autres de la digue de béton.

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Le petit train touristique PGVS (Point de Grave – Le Verdon – Soulac) emprunte encore aujourd’hui la ligne de chemin de fer construite initialement en 1843. Le matériel roulant est en partie issue des rames du début du XXe siècle.

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La Maison de Grave, réhabilitée par le Conservatoire du littoral, accueille randonneur et promeneurs et propose des hébergements à la nuit. On y retrouve la maison de l’ingénieur sur le revers de la dune qui a été entièrement restaurée. Depuis cette dernière, on peut profiter d’une belle vue sur la mer.

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Derrière ces défenses artificielles, l’écosystème présente une agression moins importante que sur d’autres portions comme à Soulac où plusieurs constructions sont désormais gagnées par les flots (immeuble Le Signal notamment).

Auteur de l’article : La rédaction

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