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Château d’Allègre (dit la Potence)

Sujets de l'article : Chateau fort

Connu pour ses vestiges à la forme étonnante, le Château d’Allègre est construit au sommet d’un ancien volcan, le volcan de Baury vers 1393. Cet ouvrage est vaste et comportait à l’origine 23 tours et trois enceintes distinctes. Le château doit son nom de « potence » aux vestiges de la ligne restée en équilibre au-dessus du vide. Le château sera restauré plus tard en lui conservant cette particularité.

Visible de loin, le Château bénéficie d’une situation stratégique avec une vue remarquable au dessus de la ville et sur  les volcans du Devès et du Velay, et notamment le mont bar qui jouxte la cité d’Allègre.

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Les ruines du château (vestiges de tours, départs de murs) et les différents éléments défensifs qu’on retrouve aujourd’hui dans le village d’Allègre permettent d’apprécier l’étendue de l’ouvrage. La date de la construction du château est plutôt imprécise puisqu’on parle tantôt de 1365 et de 1393. Il est probable que le château actuel (ou ce qu’il en reste) est l’amélioration d’un premier château construit bien plus tôt.

Aujourd’hui, le site est une belle excuse pour faire une promenade agréable dans la cité et profiter d’un très bon panorama sur le Mon Bar et les volcans de la région.

Historique

Les éléments historiques semblent attester la présence d’un premier château avant 1343, puisque lors du siège du château par Arnaud, Armand IV d’Allègre est tué par Thomas de La Marche. Alix de Chalençon, sa veuve, doit faire face en 1364 à la revendication de l’héritage par son neveu Bertrand de Saint-Nectaire. Après avoir sollicité l’aide de Jean Ier de Berry elle va récupérer le château indûment spolié.  Jean II d’Armagnac, beau-frère du duc de Berry en assurera désormais la garde.

Après la mort d’Alix, Morinot de Tourzel hérite du château en 1385. Il mène de profond travaux de réfection et construite une muraille d’enceinte . Ses successeurs poursuivront son oeuvre en continuant l’embellissement du château. A défaut de faits d’arme remarquables, le château s’affirme comme l’un des plus beaux et plus vaste château de la région avec  ses 23 tours.

La suite sera tragique. En novembre 1698, un grand vent attise le feu de la cheminée  de la salle haute. Il provoque un incendie qui se propage rapidement dans les charpentes du château. La toiture du « pavillon de la tour » qui abrite les archives du château est réduit à néant. Près de 500 villageois font la chaîne pour réduire l’incendie mais en moins de cinq heures tout le château est touché.

Yves V de Tourzelle fera rénover dès janvier 1699 mais le château ne retrouvera pas son faste. Les communs puis le château seront remis progressivement en état. Abandonné pendant la révolution et ensuite propriété de la commune, le château sert de carrière de  matériaux de construction.

Il est  classé au titre des monuments historiques depuis le .

Architecture

On retrouve dans la cité de nombreux vestiges du château et de son enceinte. Ils sont grisés dans le plan situé ci-dessous.

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On retrouve ainsi des vestiges des trois lignes de rempart, de portes et du château lui-même.

Le portail fortifié dit de « Monsieur » qui permet d’accéder à une première place et à la chapelle Notre-Dame de l’Oratoire est construit entre 1365 et 1435. Elle est l’un des vestiges en meilleur état du château avec ses deux tours, ses archères et son chemin de ronde.  Les archères les plus basse furent transformées au XVe en canonnières. On retrouve encore aujourd’hui les mâchicoulis tréflés, caractéristiques du château d’allègre, les gonds des portes  et la glissière de la herse. L’horloge a été installée en 1816.

Il ne reste des barbacanes qui protégeaient les tours que les vestiges du départ de murs. En 1820, les barbacanes furent remplacés par une halle au grain couverte, elle même détruite en 1953.

La Porte de « Ravel » (tour à meurtrières) était l’entrée Nord du château, construite à l’opposé et sur le même modèle que la Porte de « Monsieur ». Génant le passage des charettes elle fut détruite en 1845, seule une fut fut conservée.

En montant vers le château on passera devant l’écurie et le grenier, utilisés aujourd’hui pour des manifestations culturelles. La potence correspond aux vestiges du mur du château (3e enceinte).

 

 

Auteur de l’article : La rédaction