Construit en lieu et place d’une ancienne forteresse, le Château d’Azay-le-Rideau est un chef d’oeuvre de la première Renaissance française et date du premier quart du XVIe siècle. Propriété de l’état, il est aujourd’hui géré par le Centre des Monuments Nationaux.
Le château d’Azay-le-Rideau propose une visite très complète avec des pièces en partie meublées et des jardins à la française particulièrement agréables. Une grande partie de éléments visibles aujourd’hui datent des XVIIIe et XIXe siècles. Construit sur les fondations d’une forteresse médiévale, ce château renaissance a conservé certain attributs des forteresses.
Les origines du château
L’histoire du fief d’Azay-le-Rideau débute vers 1119 avec la construction d’une première forteresse pour un seigneur dont le nom n’est pas clairement déterminé. Quoi qu’il en soit la famille Ridel ou Rideau est à la tête de la forteresse et semble le rester jusqu’à la fin du XIIIe siècle. Au delà, le domaine aurait été intégré aux possessions du roi de France. La période jusqu’à environ 1360 est très peu connue. A partir de cette date, la famille des Marmande apparait dans plusieurs écrits en tant de seigneurs de la forteresse. Marguerite de Marmande qui a épousé Jean III de Sancerre, va le transmettre à ses descendants jusqu’à 1422.
Le premier fait historique qui nourrit l’histoire du lieu a lieu en 1418. Le roi de France, Charles VII, qui est en villégiature à Azay est pris à parti les bourguignons qui occupent le château. Les troupes françaises incendient la forteresse et déciment la garnison bourguignonne de 350 hommes. En grande partie détruit, le fort est vendu à Jean le Gallois du Puy-du-Fou le 14 mai 1422.
Jusqu’au début du XVIe siècle, le château passe entre plusieurs mains. Il faut attendre 1518 et l’acquisition du fief par Gilles Berthelot, trésorier du roi François Ier, pour que le château renaisse de ses cendres.
Le château renaissance
Le château est construit entre 1518 et 1523 sans pour autant être achevé. Denis Guillourd dirige la première phase des travaux. Il conçoit une assiste à base de pilotis et de pierres venant de Saint-Aignan. Philippa Lesbahy, épouse de Denis Guillourd, et l’abbé Guillaume Artault dirigeront la suite des travaux. Les époux ne vont jamais occuper le château, puisqu’après l’exécution de Jacques de Beaune-Semblançay, cousin de Denis Guillourd, les époux évacuent les lieux et se réfugient à Metz. Le roi confisque alors le château en 1528 en dépit des protestations de Philippa Lesbahy. La possession royale est définitivement entérinée en 1535 par sa donation à Antoine Poton Raffin de Pelcavary.
Ce dernier malgré des projets d’amélioration abandonne le projet initial d’un plan en quadrilatère. Le château conserve sa forme en L. Après quelques aménagements, le château n’est occupé qu’à partir de 1547. Le château passe une fois encore de main en main au gré d’héritages. Antoinette, fille de François de Raffin et Nicole Le Roy s’installe au château en 1583 et va remanier les décors du château.
Après le décès d’Antoinette, le château sombre dans une série de transmission. Les cartes sont continuellement redistribuées et jusqu’en 1791, la lecture de ces héritage reste assez confuse. Quoi qu’il en soit, le château se retrouve au moment de la Révolution Française dans un état d’abandon et de dégradation très important. Le marquis Charles de Biencourt, député de la noblesse aux Etats Généraux de 1789, acquiert le domaine et va y réaliser des changements en profondeur et lui donner son visage actuel. Avec ses descendants qui vont conserver le château jusqu’en 1899, ils vont doter le château d’un pavillon chinois (détruit avant 1860) et aménager la bibliothèque (1826). Armand-François-Marie de Biencourt, son fils, conduira une restauration importante vers 1840 en restituant des voutes et des lucarnes dans leur dessin d’origine, ajoutera une tour de style renaissance à la place de l’ancien donjon.
Classé une première fois Monument Historique en 1840, il perdra ses derniers attributs médiévaux en 1845 après la construction de deux nouvelles tours d’angle donnant sur la cour.
Alors que la guerre entre la France et la Prusse fait rage, le prince Frédéric-Charles de Prusse, neveu du roi de Prusse, et son état-major occupent le château. Suite à un accident (chute d’un lustre), pris comme une tentative d’attentat, il voudra faire incendier le château.
Le château est ouvert à la visite sous le Second Empire. On peut y admirer une collection de 300 portrait et de nombreuses pièces de mobilier. Mais le krach boursier de l’Union Générale (1882), va contraindre le dernier héritier, Charles-Marie-Christian de Biencourt, à mettre en vente la collection et le domaine en 1898. M. Larocque-Latour acquiert le domaine en mars 1899 mais sans avoir la capacité financière de concrétiser son propre projet. Saisi par le tribunal, une nouvelle vente est prononcée, cette fois-ci en faveur de Jean-Achille Arteau le 17 juillet 1903. Il découpe le domaine, ne souhaitant conserver que la partie forestière. Il cède le reste à l’état le 11 août 1905. Une partie des collections sont rachetées par les Biencourt qui en feront don progressivement à plusieurs musées. Immédiatement par décret est créé un « musée national de l’art de la Renaissance » et un ensemble de travaux de restauration est réalisé à partir de 1907.
Le château fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 18 avril 1914.
Architecture du château et son domaine
Par rapport à d’autres Châteaux de la Loire, Azay est de dimensions relativements réduites avec un plan en L. Il est entouré par l’Indre et un parc boisé. Le corps de lagis reprend à chaque angle une tourelle. Le bâtiment se distribue autour d’une entrée massive et l’escalier monumental impose un perte de symétrie avec un décalage notable des ouvertures. On retrouve dans l’ensemble des décors dans un style italien avec des pilastres, colonnes ou médaillons. La salamandre de François Ier et sa devise (« Nutrisco et extinguo ») présentes sur le basse de baies font référence au lien qui liait le premier propriétaire avec le roi de France.
L’architecture générale ne peut faire oublier l’inspiration médiévale qui subsiste dans ces premiers château de la renaissance. On retrouve ainsi la référence aux chemins de ronde et aux machicoulis.
A l’intérieur, on retrouve des décors de la Renaissance italienne, très riches ainsi que des tapisseries du XVIe siècle et XVIIe siècle d’inspiration flamande.
Les appartements et salons ont été en grande partie redécorés au XIXe siècle. Ils font l’objet depuis 2012, dans le cadre d’un partenariat entre le Centre des monuments nationaux et le Mobilier national, d’un remeublement, restituant l’esprit de l’époque d’après des dessins et gravures. Les nouvelles salles ainsi mises en place ont été inaugurées en 2017.
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