La citadelle Vauban de Neuf-Brisach est l’un des vestiges les plus « parfaits » du dispositif mis en place par Vauban à la fin du XVIIe siècle pour protéger les frontières de la France. Ces fortifications ont ensuite évolué pour s’adapter à l’évolution de l’artillerie. Le Fort Mortier est intimement lié à la Citadelle de Neuf-Brisach mais pas seulement. Sa construction est antérieure et avait vocation à protéger la ville neuve de Brisach construite sur la grande île du Rhin.
Ouvrage un peu oublié du pays de Brisach, le Fort Mortier a été un ouvrage très important pour l’architecture définitive de la Citadelle de Neuf-Brisach. Il fut aussi l’un des témoins de tous les conflits entre l’Allemagne et la France, en 1870 mais aussi en 1940 et au moment de la libération en 1945.
Au début du XVIIe siècle, le site est occupé par une redoute qui ferme l’accès au pont qui relie les deux rives. Le lieu est stratégique et en 1675, un fort en forme de demi-lune remplace cet ouvrage. Il sert alors à protéger la ville neuve de Brisach installée sur la grande île du Rhin. Il combine son feu avec le fort des Cadets. La ville et le fort des cadets seront détruits après le traité de Ryswick en 1697. La France qui récupère définitivement l’Alsace doit libérer la rive droite du Rhin. Elle dispose alors d’une fortification qui est orientée vers l’Alsace et non vers l’Allemagne.
Son architecture est alors adaptée pour lui permettre de croiser le feu avec la nouvelle citadelle de Neuf-Brisach et de contrôler les franchissements sur le Rhin. La position de la citadelle a d’ailleurs été alignée sur celle du Fort Mortier autant pour une vocation symbolique qu’opérationnelle. La Capitale du Fort Mortier donne l’axe qui le relie avec la citadelle de Neuf-Brisach. Une pièce d’artillerie permettait de tirer en direction de neuf brisach au dessus du parapet (à barbette).
Après la guerre de 1870, le Fort est intégré dans la Feste Neuf-Brisach. En 1910, un poste de TSF y est installé.
Architecture du Fort
Ce fort adopte une architecture triangulaire faite à l’économie. Si les angles saillants et les entrées sont réalisées en pierre de taille, les murs sont composées à majorité de briques réalisées sur place. On retrouve le monogramme du Roi Louis XIV au dessus de la porte d’entrée. L’ouvrage plutôt modeste il ne reprend pas tous les attributs des grandes forteresses et ne comprend pas de fronton.
Lors des bombardements de 1870, le fort a été touché à plusieurs endroits et a fait l’objet de réparations de fortune.
La porte du Fort se situe sur la flanc nord-ouest était surmontée à l’origine d’un ouvrage de commandement, remplacé lors de l’occupation allemande, vers 1909, par un local casematé.
Le site aujourd’hui
Perdu au milieu de la zone industrielle de Vogelsheim, il est aujourd’hui fermé au public. Le site fait l’objet d’une conservation et d’un nettoyage depuis plusieurs années. est en cours d’aménagement pour permettre son accès au public.