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Les sirènes du Lac d’Annecy et la Dame d’Angon

Sujets de l'article : Annecy , Lac d'annecy

Au Château-Musée d’Annecy, des ossements de sirènes, qui auraient  découvertes dans le Lac d’Annecy, sont exposés. Plus vrai que nature, elle rappellent surtout la légende de la dame d’Angon. Cette scénographie est dans les faits une oeuvre de paléonto-fiction d’un spécialiste du genre, Joan Fontcubert.

Présentation
« Les hydropithèques » (ou « singe d’eau ») appartiennent à une espèce aquatique qui est classifiée par les paléontologues entre les hominidés et les siréniens primitifs (ancêtres des lamantins et des dugongs). Ils auraient existé durant la période géologique du Miocène il y a environ 18 millions d’années.

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Les ossements présentés à Annecy se présentent comme le chaînon manquant entre la paléontologie et les légendes savoyardes. Découvertes lors de fouilles dans le lac d’Annecy elles auraient ainsi été rapportée puis exposées dans les salles du Château d’Annecy.

Tout ceci ne reste malheureusement que de paléonto-fiction puisqu’il s’agit d’une oeuvre de Joan Fontcubert, « Hydropithèques ». La qualité de la réalisation posera naturellement des questions sur les limites entre la réalité et la fiction et notre capacité à croire une légende face à des faits qui plaident dans le sens de la vérité.

La mise en scène présentée au Musée d’Annecy présente des photos de la zone de fouille et des moulages sous vitrine. Cette fiction peut être mise en regard de légendes du Lac, comme celle de la Dame d’Angon.

La Dame d’Angon

La légende de la Dame d’Angon est souvent associé à des faits mystérieux. On ne retrouverait jamais les noyés du Roc de Chère.
La légende puise son origine dans l’histoire de Bernoline, une jeune châtelaine orpheline reconnue pour sa beauté lumineuse. Elle passe des moments insipides entre les murs de son château à Angon. Un jour elle croise le chemin d’un jeune chevalier de retour de croisade qui lui demande le gite et le couvert. Les deux jeunes gens ont le coup de foudre et vive très vite une idylle avant que le jeune chevalier ne reparte au combat chasser l’hérétique. De retour après une année d’absence, les jeunes amoureux sont unis. Pendant deux ans, ils partagent une vir fort agréable.

Mais un jour, Bernoline voit dans le ciel une étoile si brillante qu’elle la désire absolument. Elle exprime son voeux à son mari qui part immédiatement à sa quête.  Pendant 100 jours il la poursuit par monts et par vaulx jusqu’à arriver  au bord d’une mer. Une sirène qui confie la précieuse étoile mais avec la condition qu »elle soit confiée dans la journée à Bernoline. “Il faut que tu sois de retour à Angon ce soir sinon Bernoline paiera de sa vie cette tocade.”

Le jeune chevalier reprend son chemin vers le lac d’Annecy au grand galop. Arrivé près du lac à la nuit tombée à proximité de Lathuile, un violent orage éclate. Aveuglé et épuisé par son voyage, il se trompe de route et part vers Duingt à l’opposé. S’apercevant de son erreur trop tard, il rencontra un pêcheur sur une barque qui lui offrit de l’aider à traverser. Mais à mi chemin, au milieu du lac, le pécheur lui lança : « je suis Satan, je vais te proposer un marché. Je te conduirai à Angon à la seule condition que tu abandonnes ton âme dans dix ans, jour pour jour, sinon nous retournerons à Duingt et ta chère Bernoline périra ». Le chevalier n’eut d’autre choix que d’accepter le terrible marché.

Le chevalier rapporte l’étoile à Bernoline et pendant 10 ans, ils vécurent le parfait amour jusqu’au moment où le chevalier dut remplir son engagement. Il confie à son serviteur la mission d’annoncer la terrible promesse à son épouse. Face à la nouvelle, Bernoline fut abattue et fit le sermont de ramener son mari. Elle se mit en quête de son mari aux quatre coins du monde. De retour à Agon, le diable, assis sur la berge, se présente à elle. Elle le supplie de lui rendre son mari et Satan accepte finalement à condition qu’elle reconnaisse son mari parmi les gens qu’elle croisera.

Certaine de sa capacité à le reconnaitre, elle accepte cette proposition. mais elle n’y parvient pas. Satan lui donne 10.000 ans pour lui arracher son amoureux. Profitant d’une jeunesse éternelle après avoir éprouvé sa bonté face à Dieu, elle continuera ses recherches. Son château tombé en ruine, seule et sans abri, elle décida de se jeter depuis les hauteurs du Roc de Chère dans les eaux glacées du lac d’Annecy.

Depuis, elle continue à vivre au fond du lac et transporte le corps des noyés dans une cavité qu’elle a creusé dans les rochers, dans l’espoir de reconnaitre son mari. Quand elle ne parvient pas à s’emparer d’un noyé on l’entend la nuit suivante gémir depuis les ruines de son ancien château.

Les Hydropithèques

Dans le cadre du VIAPAC, Joan Fontcuberta a conçu un ensemble artistique qui a le mérite de nous poser la question sur le vrai et le faux. Cette oeuvre dévolue à la falsification met en place tout l’arsenal qui nous amène à la découverte de l’être légendaire. Cette oeuvre a été construite sur un espace géographique qui propose une vision d’organisation sociale. Fontcuberta nous propulse  à la recherche de fossiles d’Hydropithèques découverts en 1947 par l’abbé Fontana. Mi animal, mi humain avec un corps qui se termine par une queue de poisson, cela pourra étonner n’importe quel anthropologues un peu rationel. Les sirènes, que l’on pensait ne sortir que des légendes sont-elle le chaînon manquant entre l’Homme et les mammifères marins… ? Tout est une mystification artistique dans le but de nous faire questionner.

Les cinq sites de Haute-Provence représentent différentes étapes dans la progression du niveau d’organisation sociale chez ces hominidés :

  • « Le solitaire » : Musée-Promenade, Digne-les-Bains (44.1094°N – 6.2258°E)
  • « Les amoureux » : vallée du Bès, La Robine-sur-Galabre (44.2068°N – 6.2736°E)
  • « La Sainte Famille » : vallée du Bès, Barles (44.2715°N – 6.298°E)
  • « Troupeau d’Hydropithèques » : vallée de la Haute-Bléone, Prads-Haute-Bléone (44.1856°N – 6.4249°E)
  • « Scène de crime » : vallée de l’Arigéol, Prads-Haute-Bléone (44.2351°N – 6.411°E)

On retrouve à Annecy un schéma similaire avec une mise en scène identique sur le fond du lac.

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Auteur de l’article : La rédaction

1 commentaire sur “Les sirènes du Lac d’Annecy et la Dame d’Angon

    Château d’Annecy : C'est En France

    (1 Fév ’16 - 20 h 18 min)

    […] On y retrouve des collections permanentes et temporaires. A noter une curiosité, les « sirènes du Lac d’Annecy« , une oeuvre évoquant une hypothétique découverte d’ hydropithèques dans le […]

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