Le pont de La Roche-Bernard est un pont suspendu construit en 1953 enjambant la Vilaine. Il relie les communes de Marzan et Nivillac. Il est le troisième pont construit sur ce tracé et couvre une longueur de 407 m.
Situé en parallèle et visible depuis l’autoroute N165, le Pont de la Roche Bernard a été inauguré sans sa version initiale le 26 décembre 1839.
Le premier pont
La traversée de la Vilaine devient un problème de taille au début du XIXe siècle et la municipalité de La Roche-Bernard demande la construction d’un pont en 1827. Juste là la traversée est assurée par un chaland. Grâce à une loi du 3 juin 1834, une dotation de 715000 francs est allouée par l’état pour la construction d’un pont suspendu en complément des autres financements locaux. Le coût total s’établira à 1 171 705 francs. Le cahier des charges prévoit la possibilité aux bateaux de 500 tonneaux de passer en dessous. Il faudra attendre plusieurs années pour que la construction débute sous la direction de l’ingénieur Leblanc. Le préfet du Morbihan inaugure le pont le 26 décembre 1839.
L’ouvrage est alors long de 349 m sur 6m de large. Il a une portée de 193 m.
Accident du 26 octobre 1852
La tempête du 26 octobre 1852 fait entrer le pont en résonance et va faire effondrer le tablier après la rupture des câbles porteurs. La traversée doit à nouveau s’effectuer en bateau. Le chaland qui assure la traversée suite à une avarie (après un accident en novembre 1862) cesse son activité. La tablier est reconstruit mais subit une nouvelle destruction de son tablier lors de la tempête du 26 octobre 1870. Il faudra l’installation d’une passerelle provisoire (fin 1872) pour le remettre en fonctionnement. Conçue par l’ingénieur Georges Forestier, elle est construite entre les piles du pont. Elle sera en service jusqu’en 1911.
Second pont et sa reconstruction après guerre
Il faut attendre 1882 pour entendre reparler de la construction d’un nouveau pont. Plusieurs projets sont présentés par l’ingénieur Lebert. Il est contraint d’opter pour un pont en arc, faute de budget pour élever un pont suspendu. Le nouveau pont remplace la passerelle et est inauguré le 3 septembre 1911. Il utilise l’emprise du pont précédent et garde la même longueur 350m) mais profiter d’un élargissement (7,1m). Il surplombe la Vilaine de 46m. Le pont est utilisé pour le chemin de fer et pour le trafic automobile.
Pendant la seconde guerre mondiale, ce pont est un axe stratégique pour l’armée allemande entre les bases sous-marines de Saint-Nazaire et Lorient. Elle y installe une surveillance relativement serrée. Après le débarquement en Normandie et pendant le replis les forces allemandes depuis l’Aquitaine et les Charentes, le pont est piégé avec des explosifs à partir du 4 août 1944 (Libération de Bordeaux). Le 15 août sous le fait de l’orage et de la foudre, le pont explose.
Un pont temporaire construit avec des éléments du Port Mulberry d’Arromanches est installé après la libération. La navigation fluviale est coupée.
La phase de reconstruction est longue et il faudra attendre 1960 pour qu’un pont soit remis en service. Les travaux débutent en 1957 sous la conduite de l’ingénieur Gallard. Il bénéficie d’une conception plus robuste permettant de mieux résister au vent et au poids. Il est inauguré le 11 juillet 1960. Par rapport au précédent ouvrage, il surplombe la Vilaine à 65m (soit quasiment 20m plus haut que le pont précédent). On peut encore voir aujourd’hui la différence entre les piles actuelles de 84m de haut et les anciennes présentes à côté. Sa longueur est de 407m dont 245m sur le vide.
La conception de ce pont reste particulière puisque l’ancrage des câbles porteurs s’effectue autour des roches constituant les falaises des deux rives. En 1995, le pont est doublé à 800m en amont par un nouveau pont, le pont du Morbihan pour supporter l’augmentation du trafic routier. La Nationale passe désormais par ce dernier.
