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Aqueduc de Luynes

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Le pont-aqueduc de Luynes est l’un des deux ouvrages gallo-romain les plus célèbres du département d’Indre-et-Loire. Dans le quart nord-ouest de la France, il est un monument rare dans cet état de conservation. Il faudra cependant attendre la seconde partie du XXe siècle pour que de véritables études archéologiques y soient menées. Située le long d’un chemin communal, il est accessible librement.

Photo vers 1914 – Collection DRA

Sur les gravures et clichés réalisés jusqu’au début du XXe siècle, l’Aqueduc présente une disposition qui a un peu varié dans le temps, entre les écroulements et les restaurations. Le pont aqueduc de Luynes est la partie immergée d’un ouvrage long de 1,5 kilomètres. Le pont aqueduc s’étendait sur 500m environ et il n’en subsiste aujourd’hui qu’une portion de 270m environ. Les études menées jusqu’à récemment n’ont pas encore permis de mettre en évidence le tracé dans son ensemble et la destination finale de cet ouvrage. L’aqueduc garde encore de nombreux mystères et en particulier la chronologie de sa construction. Elle a pu s’étaler dans le temps avec un ou plusieurs ouvrages successifs. L’ensemble de piles et des derniers arcs a été classé monument historique en 1862.

Les récits antiques et postérieurs (en particulier Grégoire de Tours au VIe siècle) parlent de la cité de Malliacum qui est souvent associée à la commune de Luynes. Officiellement, Lyunes  a été fondée à l’époque médiévale. De nombreux vestiges antiques y sont alors notés successivement au XIe siècle puis au XVIIIe siècle. Souvent associé à une cité, les vestiges sont dispersés dans l’espace. Des relevés aériens mettent en évidence de nombreux bâtiments sans parvenir à les identifier.

La zone délimitée couvre la surface d’un rectangle de 1 km sur 200m traversée par un chemin qui relie Angers et Tours. L’hypothèse d’une cité antique n’est pas la seule, cela pourrait aussi être une vaste exploitation agricole. Jusqu’au dernières recherches archéologiques menées après 2010, aucune datation précise n’a pu être établie. Mais la mise en évidence d’un mur continu qui peut être associé à un premier ouvrage ont permis d’ébaucher une chronologie mais toujours sans date précise. En 2002, Patrick Bordeaux et Jacques Seigne avaient estimé que l’aqueduc actuel aurait été construit vers l’an 150.

Un point semble cependant être retenu. L’utilisation de l’ouvrage semble avoir continué jusqu’au début du Moyen-Age et probablement jusqu’au début du XIIIe siècle. Des écrits mentionnent des réparations effectuées avant 919. Maintenant, cela ne confirme en rien que la destination de l’eau fut la même.

Caractéristiques et tracé

Il n’est pas établi avec précision qu’elles étaient les sources captées par l’aqueduc. La source de la Pie Noire qui s’écoule vers un bassin de captation et/ou de décantation situé au départ probable de l’ouvrage et la source de Claire-Fontaine sont de bonnes candidates même si leur débit actuel semble insuffisant pour alimenter l’aqueduc à elles seules. En l’état des recherches, l’hypothèse d’autres sources n’est pas écartée.

La partie émergée de l’aqueduc est le pont-aqueduc orienté nord-est – sud-ouest qui couvrait une longueur de 500m. Il n’en subsiste qu’un tronçon de 270m. Il permet d’affronter un dénivelé variant entre 75 à 85m sur sa longueur. La partie souterraine est peu connue et une section a pu être révélée par photographie aérienne. On peut imaginer que la technologie LIDAR pourrait aider à en révéler plus de détails. Les hypothèses couramment admises considèrent que la longueur totale de l’ouvrage était d’environ 1900m.

Entre le XVIIIe et le XIXe siècles, des vestiges auraient été révélés dans des champs de vigne autour du prieuré de Saint-Venant. Au XXe siècle, c’est du côté de Panchien que d’autre vestiges furent découverts. Cette distribution pourrait confirmer la présence de deux tracés successifs et des destinations supposées, voire même un tracé à multiples destinations, et notamment le réservoir de l’ancien prieuré de Saint-Venant et le balnéaire de l’habitation du Clos de Sainte-Roselle.

Les autres caractéristiques, telle que la pente, ne peuvent être qu’estimées. Sur la base des piles encore présente le pont-aqueduc devaient avoir une pente significative de 1,5m par kilomètre.

Il existe trop peu de vestiges connus hormis la section de 270m aérienne pour établir avec précision toutes les détails de la construction. Les vestiges montrent une construction en moellons calcaire composée de terres cuites inhabituelles pour la constitution des voûtes. L’ensemble est lié avec un mortier composé de sable de la Loire et de chaux. Les piles ont pour caractéristiques de ne pas avoir une architecture homogène et se répartissent un plusieurs groupes de construction; Cette disparité pose une véritable question de chronologie et demanderaient des études plus approfondies.

L’aqueduc aujourd’hui

Les vestiges se situent le long d’un chemin communal et peuvent être découverts librement. On peut facilement constater ces disparités de construction et les reconstructions du XXe siècle. Il reste un monument antique incontournable du département de l’Indre-et-Loire.

Bibliographie

Aqueduc de Luynes sur Wikipedia

 

Auteur de l’article : La rédaction

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