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Château de Penne

Ce château fort du XIIe siècle date de l’époque mérovingienne. Sa situation stratégique lui a permis d’être un acteur majeur de l’histoire du Quercy. Penne fut l’un des hauts lieux du catharisme et fut l’un des enjeux entre Anglais et Français pendant la guerre de Cent Ans. Après 450 ans d’abandon, il fait désormais l’objet de profondes restaurations.

Présentation

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Ce château médiéval donc l’existence serait attestée dès le IXe siècle est l’un des fleurons de l’architecture occitane. Mais 450 années d’abandon, ne lui ont pas permis de traverser les âges indemne. Aujourd’hui c’est son propriétaire, l’architecte du patrimoine Axel Letellier qui oeuvre pour redonner au château une image plus proche de sa construction d’origine en restaurant sa mémoire et en l’ouvrant à la visite.

Histoire

La présence d’un château est attestée par des écrits de 825 qui évoquent la visite du roi Pépin Ier d’Aquitaine. Mais il faut attendre 1096 pour connaitre un seigneur du lieu, Geoffroi de Penne. Penne est érigé en fief par le vicompte d’Albi en 1109 attestant ainsi de son importance.

Au coeur de beaucoup de légendes, les templiers auraient-ils fait de Pennes l’un de leurs fiefs ? Si vers 1140 ils disposaient de biens dans la châtellenie de Penne et certains d’entre eux y résidaient, rien ne permet de le confirmer. En revanche ses seigneurs leur étaient liés en raison de la position stratégique du château sur le chemin menant à Château de Montricoux, l’une de leurs commanderies.

Entre 1208 et 1212, Simon de Montfort en lutte contre l’hérésie cathare fait plusieurs passages au Château puis en 1223 Amaury de Montfort fait de même pendant la croisade contre les albigeois. Mais ces derniers reprennent rapidement leur position.

Le compte de Toulouse est prié à l’occasion du traité de Meaux (1229) de rendre le château au pouvoir royal. Mais ce dernier ne respecte pas la missive et la demande est réitérée en 1243 lors d’un nouveau traité. Raymond VII ne se soumet pas à la demande tout comme Olivier et Bernard de Penne. Mais finalement, ils livrent le château à Alphonse de Poitiers, nouveau comte de Toulouse. Le château est alors réaménagé et voit ses archives déplacées à Toulouse. En 1271, le château rejoint la couronne de France à la mort d’Alphonse de Poitiers.

La guerre de Cent Ans fait rage et le château de Penne est une position très disputée entre français et anglais. En 1365, un capitaine gascon à la solde des anglais prend le Château, repris en 1374 par les français. Mais ce n’est que de courte durée puisque les anglais reprennent le village en 1384 qui tiendront jusqu’en 1451.

Démantelé en 1586, le château de Penne tombe a l’abandon. Les toitures sont démontées et une partie des murs démolis. Le château subit les altérations du temps pendant près de 420 ans. Puis en 2006, Axel Letellier un architecte toulousain réalise son rêve d’enfant et fait l’acquisition du château.

Le 2 Mai 1902, les ruines du château ont été classées monument historique

 

Architecture et visite

La château est construit sur un piton rocheux dont la forme biscornue ne plaide pas en faveur d’une telle construction. Les murs abrupts en suite exactement les contours. Le château culmine à 120 mètres au dessus de l’Aveyron.

Le château est à l’état de ruine et de nombreux pan de son rempart ont disparu. La basse cour se situe du côté sud de la construction. Au sud-ouest il subsiste un châtelet avec deux tours datant respectivement des XIIIe siècle et XIVe siècle. Ces vestiges renferment des témoignages importants de l’architecture médiévale : un assommoir de trois métres par trois et une salle d’archére quasiment intacte. L’enceinte fortifiée n’est en revanche pas complète et protège un large donjon qui culmine au dessus de cet ensemble.

Visite du Château

Les aménagements pour la visite sont en cours. Toutefois, il est possible pendant la période estivale de visiter tous les jours les ruines. En dehors de juillet-août la visite est possible les après-midi. Il est conseillé de prendre rendez-vous.

Auteur de l’article : La rédaction