La « Brückenkopf Neubreisach » (Tête de pont de Neuf-Brisach) ou « Feste Neuf-Brisach » s’appuie sur de puissantes positions d’artillerie. L’ouvrage de l’écluse 59 est l’une d’entre elle. Le paysage actuel composé d’une écluse désaffectée et d’une maison de gardien ne permet pas de l’imaginer. Les indices dans le paysage et notamment en vue aérienne permettent d’avoir un certain nombre d’indices.
La position était particulièrement stratégique puisqu’elle permettait de garder le contrôle aussi bien vers le front mais également de sécuriser l’utilisation du canal menant à Neuf-Brisach.
Structure de l’ouvrage
De part sa disposition autour de l’écluse, l’ouvrage voit ses composantes réparties sur les deux rives. Sur la rive droite (à l’Est), on retrouve les casemates pour la garnison, le PC et le stockage des munitions. L’ouvrage ne devait en stocker qu’une partie, plusieurs dépôts se trouvant un nord de Biesheim à mi-chemin entre l’ouvrage de Biesheim et celui du Cimetière Juif.
Infographie (c) cestenfrance.fr sur photo aérienne de 1933
La batterie de l’ouvrage devait s’abriter derrière une remontée de terre proche de ce qu’on peut voir aujourd’hui au Fort d’Heiteren sous laquelle des bâtiments étaient casematés. Peu de sources font réellement état du nombre de pièces qui étaient installées sur la plateforme de tir.
Le périmètre de l’ouvrage est situé sur des terrains privés et le peu de vestiges qui pourraient rester visibles sont rendus inaccessibles par la végétation. Visible encore en 1953, le site a été progressivement absorbé par la végétation dans les années 60. Deux casemates apparaissent encore dans les vues infrarouge de 1985 (Geoportail)
Dans le document des « Risques Majeurs » de la commune de Biesheim de 2015, on peut noter qu’à date 8 cavités souterraines seraient encore existantes et potentiellement accessible, l’un d’entre elle se situe au niveau de l’ouvrage de l’écluse sans plus de précisions.