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Tour penchée d’Oyé-plage (Batterie des Huttes)

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Véritable curiosité dans la cité nordiste, la Tour penchée d’Oyé-Plage est un vestige de l’occupation allemande. Plus penchée que la Tour de Pise, cette structure allemande a été conçue comme un simulacre d’église pour berner l’aviation britannique.

Aujourd’hui si on ne se rend pas à Oyé-Plage pour ses vestiges du Mur de l’Atlantique, ils restent un passage presque obligé pour tout passionné d’histoire tant on trouve sur ces côtes du nord de la France des construction aussi atypiques qu’intéressantes à visiter.

Lorsque l’armée allemande se déploie sur le territoire français elle va procéder à la construction de premières structures bétonnées en complément de la reprise des sites français déjà en place en 1941. Le déploiement du Mur de l’Atlantique et la période du bétonnage systématique des côtes françaises débute vers le mois de février 1942. Il trouve cependant son rythme de croisière en 1943. A Oyé-plage, l’organisation Todt a décidé de déployer une batterie côtière composée de quatre casemates de tir et d’un poste de contrôle de tir. La plupart du temps, l’occupant profite du profil du paysage et la présence de point haut pour y déployer son poste de télémétrie. A Oyé-Plage, le profil très rectiligne du paysage ne propose pas une telle configuration.

Aucune casemate de poste de direction de tir standardisée disponible au catalogue ne convient à l’endroit.

Il est alors décidé de construire un poste comprenant 5 niveaux. Mais la zone est régulièrement survolée et bombardée par la RAF, il convient donc de berner l’ennemi. La Tour prend donc la forme d’un clocher d’église avec son toit en pointe caractéristique qui se rapproche du clocher de Mardyck situé non loin de là.

Le poste de contrôle de tir repose sur un bunker construit au ras du sol. Puis s’élève au dessus 4 niveaux supplémentaires. La partie supérieure prend une forme de clocher. Pour rendre l’édifice plus crédible on le peint dans un ton marron avec une horloge en trompe l’oeil marquant l’heure de 11h50. Les ouvertures sont surmontées de faux vitraux. Pour parfaire le décor, un hangar confisqué à une forme proche, tout en longueur, est installé contre la tour pour représenter la nef de l’église. Un croix forgée dans la région est fixée au sommet de clocher.

La fausse  église va tromper les anglais jusqu’à la fin de la guerre et le poste de contrôle de tir ne sera jamais bombardé. Elle contrôlera jusqu’au bout les quatre casemates M270 abritant quatre  pièces de 15cm SKC/28.

Alors que les alliés approchent, le 6 septembre 1944, les allemands décident de détruire la position. Ils détruisent les M270 à l’aide d’explosifs mais ne parviennent pas à détruire le poste de tir qui sous les déflagrations s’inclina.

 

 

Auteur de l’article : La rédaction