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Bac Lamarque-Blaye

Sujets de l'article : lanterne des morts sarlat

Située au bord de l’Estuaire, la commune de Lamarque n’a jamais vécu une grande histoire portuaire contrairement à la proche Pauillac. Depuis toujours la séparation entre les deux rives a été considéré comme un véritable handicap pour l’activité commerciale. Malgré diverses tentatives, un service régulier ne sera mis en place qu’en 1934.

A voir : Horaires et tarifs : https://www.gironde.fr/deplacements/les-bacs-girondins-ferries

Attention. Compte tenu de la pandémie COVID19, les conditions d’accès à bord ont été modifiée. La masque est obligatoire pour toute personne montant à bord du ferry.

Les foires de Blaye ont favorisé le développement d’un trafic maritime spécifique pour permettre depuis des temps  immémoriaux les échanges entre les deux rives. A l’aide gabarres ou de yoles on se rend d’une rive à l’autre pour transporter personnes et marchandises.

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Il faudra attendre la création de la voie ferrée Bordeaux-Le Verdon pour voir  d’idée de création d’une ligne régulière entre Lamarque et Blaye grâce à un bâteau à valeur (1878). Mais il faudra attendre 1934 pour que celle liaison régulière soit mises en place. En 1971, un nouveau bac sera mis en service puis en 2014, le bac actuel.

Histoire

Disposant d’une forteresse dès le XIIe siècle (Château de Lamarque) et choisi pour y construire l’un des trois maillons du Verrou de Bordeaux, le Fort Médoc, Lamarque a une position stratégique dès le Moyen-Age. Mais malgré cela, Lamarque va rester longtemps loin des principales voies de communication.

En 1878,  la voie ferrée Bordeaux-Le Verdon est terminée. Mais sa situation à l’écart du fleuve reste problématique et le Conseil Général souhaite qu’un embranchement ferrovière de 4,9km partant de la gare de Moulis relie la Gironde. La terminus sera situé entre le fort Médoc et le port de Lamarque à proximité du Château de Lamarque. La Compagnie du Médoc sera chargée de la construction et de l’exploitation de cette ligne, et devra aussi établir une liaison régulière  à l’aide d’un bâteau valeur entre le terminus et le port de Blaye.

Cette liaison a des objectifs tout autant stratégiques qu’économiques. Cette laison va permettre une ouverture vers le coeur du Médoc et favoriser le commerce du vin et désenclaver le Médoc et favoriser les déplacements vers le Poitou et le Nord de la France.

En 1889, les travaux avancent. Les infrastructures sont dans l’ensemble terminées. Les passages à niveau sont en place, la gare intermédiaire entre Cussac et Lamarque établie et la gare maritime et son débarcadère construits. Reste à poser les rails.

Et la situation est loin d’être réglée. Bien que la ligne ne compte de 4,5km de rails, en 1896, la voie ferrée n’est toujours pas achevée. Pour de sombres raisons administratives, l’autorisation d’utiliser le débarcadère n’est pas délivrée, puisque officiellement liée à l’achèvement de la ligne. Un rapport des Ponts et Chaussées se montre accablant assurant que faute d’achèvement de la liaison ferroviaire, l’intérêt de la liaison par bateau est à démontrer.

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Vestiges de la Gare Maritime du XIXe siècle

La liaison par bateau Bordeaux-Pauillac de la Compagnie Bordeaux Océan assurera une escale à Lamarque et à Blaye à partir de 1902. Mais seul le transport de passagers est assuré. Les escales seront supprimées en 1915.

Mais ce service ne satisfait pas la maire de Cussac. Benjamin Renouil  relance l’idée d’une liaison entre Blaye et Lamarque mais à l’aide d’un bac à vapeur. Dans un même temps la liaison ferrée Lamarque-Moulis serait achevée.

En 1913, dans une résolution du Conseil Général, le projet de bac est adopté et propose de terminer la voie ferrée Lamarque-Moulis. Le projet est suspendu en 1914 avec la guerre. A partir de 1915, un service régulier sera assité par un marin du blayais sans avoir pour autant la possibilité de transporter des véhicules (charettes ou voiture).

La machine administrative a du mal à repartir après la première guerre mondiale et le sujet du Bac n’est débattu qu’à partir de 1926. Et ce n’est qu’en 1932, que les délibérations autour du projet définitif ont lieu.

Sous la direction du Conseil général, l’exploitation est confiée à une entreprise privée. La première traversée du bac « les deux rives » a lieu le  jeudi 15 mars 1934. Le bateau est réquisitionné en 1941 par les allemands pour fonctionner entre La Rochelle et l’Ile de Ré. Il reprend son service en 1945. Il fera sa dernière traversée en mai 1980.

En 1971, Un nouveau bac « Le Côte de Blaye » remplace « les deux rives », il sera suppléé à certaines périodes par le plus petit bac du Verdon, le Gironde.  Ils feront la dernière traversée en 2014 avant d’être remplacés par le bateau actuel, le Sébastien Vauban.

Le bac aujourd’hui

C’est le Sébastien Vauban qui assure aujourd’hui la liaison entre les deux rives.

Le Sébastien Vauban

La navire a été conçu par la société Ségula et réalisé à Saint-Malo (coque). Il est achevé à Boulogne-sur-Mer jusqu’où il a été remorqué. Il comprend deux propulseurs Schottel.

Dans le cahier des charges, le bâteau devait avoir un tirant d’eau d’1m70 et la possibilité de démonter les propulseurs à flot pour la réalisation de la maintenance (source CG 33).

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Il est long de 60 mètres, large de 13 mètres et a une capacité maximale de 300 passagers et 40 voitures (ou 20 véhicules et 4 bus)

Tout comme le bac du Verdon de dernière génération il est amphidrome (capable d’
aller dans les 2 sens sans faire demi-tour).

« Clean Ship »

Ce navire est particulièrement novateur qui qu’il respecte toutes les dernières normales environnementales. il a obtenu la classification « Clean Ship ». Outre la réduction des émissions de gaz à effet de serre, il dispose d’un profil qui diminue la résistance au déplacement et ne rejette aucun déchet dans le fleuve. Tous les fluides, huile, eaux usées, eaux de toilette, etc… sont stockés à bord et vidés à quai.

Malgré cela, il dépasse la vitesse fixée au cahier des charges et peut atteindre 12 noeuds.

 

Auteur de l’article : La rédaction

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