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Castrum romain de Bordeaux

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Après les premières invasions barbares, la cité de Burdigala va se protéger derrière un solide rempart. Le Castrum Romain nait selon les gazettes vers 286. Cette première enceinte est encore évoquée par le dessin des rues de Bordeaux et très peu de vestiges aériens.

Aperçu général

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Il est difficile aujourd’hui de visualiser la disposition du Castrum romain tant le visage de Bordeaux a été altéré par les constructions des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècle. Après 1852, comme l’atteste de cadastre de cette époque, les derniers vestiges qui étaient encore debout sont alors presque tous rayés de la carte. La cathédrale Saint-André était encore bordée à cette époque du mur antique comme l’atteste Leo Drouyn, grand illustrateur bordelais. Il sera détruit, comme son prolongement rue des remparts en 1865.

L’enceinte antique a une forme rectangulaire que dessine encore aujourd’hui de grands axes de la ville que sont les cours d’Alsace-Lorraine, du Chapeau Rouge et de l’Intendance. Le rectangle est fermé côté Garonne par le fleuve et à l’opposé par la rue des Rempart. Le contour est dessiné.

Ce périmètre couvre une surface grosso modo de 740m sur 480m. Enfermée derrière des remparts colossaux de 5m de large, 10m de haut et gardés par 46 tours, la cité peut développer un commerce déjà florissant. Trois portes permettent d’accéder la la ville intra-muros. A cette époque, la Devèze aujourd’hui canalisée sous les constructions plus moderne , se déverse par l’intermédiaire de vingt-six bouches. Elle devait se déverser comme le fait la fontaine romaine de Spili en Crète.

Elie Vinet, recteur du Collège de Guyenne à Bordeaux (XVIe siècle) fut l’un des premiers érudits et historiens « modernes » à s’intéresser à l’histoire Antique de Bordeaux. Par ses traduction d’Ausone notamment et son ouvrage « L’antiquité de Bourdeaus » (1565), ouvrage présenté au Roi de France.

Que reste-t-il ?

Malheureusement, les vestiges qui précèdent le XVIIe siècle sont en très faible quantité à Bordeaux. Si les Portes Cailhau et la Grosse cloche en sont des très beaux témoignages de la période médiévale, du castrum il ne subsiste qu’un bloc de mur situé dans l’ilot de la Tour de Gassies accessible par le passage de la Tour de Gassie (entrée rue des Argentiers)

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Rue Painlevé, on peut imaginer le périmètre d’une des tours de l’enceinte gallo-romaine. La tour de l’hôtel particulier s’appuie sur des fondations d’une des tours du mur du castrum romain. Selon certains témoignages, on pouvait encore voir quelques pierres antiques au début du XXe siècle.

Disposition

L’embouchure de la Devèze

La principale différence de la ville romaine avec le visage actuel de Bordeaux provient de son port qui s’enfonce au coeur de la ville. Le périmètre et la situation du port antique a contribué au choix de l’emplacement du castrum qui entoure l’embouchure de la Devèze. Mais pas seulement. Le marais de Mériadeck et le Palus des Chartrons ont conditionné aussi cet emplacement et le périmètre disponible. Dès lors la surface occupée restera relativement simple. La surface formé par les rues du Parlement Sainte Catherine et du Cancera et la rue Sainte-Catherine correspond grosso modo au port Antique. La Deveze s’écoule entre les deux sous la rue de la Devise.

L’orientation et son périmètre

L’orientation du castrum suit l’axe antique, un élément primordial dans une cité, dessiné par la rue Porte Dijeau. on retrouve encore aujourd’hui le dessin d’une urbanisation dessinant des axes perpendiculaires.

En 1748, l’intendant Tourny avait fait détruire la porte qui ouvrait l’entrée sur le Castrum romain la remplaçant par un Arc décoratif.

Le périmètre du mur antique est de l’ordre de 2280m et n’adopte pas une forme totalement régulière. Outre les variations topographiques, on peut constater un désaxage entre l’ouest et l’est (décalage de 10m) et du nord vers le sud (décalage de 20m environ).

L’ensemble des murs sont dotées de tours semi-circulaires en milieu de rempart et de trois quart de cercle aux angles. La cité de Carcassonne qui comprend encore des tours antiques peut donner une idée de ce type de construction. Selon les calculs, elles devaient se situer tous les 50m environs et avoir un diamètre de 9m environ (source CNRS). Les nombreux travaux menés sur la voie publique et chez des particuliers depuis le XIXe siècle, comme le rapportent les compte-rendus de la Société Archéologique de Bordeaux ont permis de mettre au jour de nombreuses fondations. C’est particulièrement le cas dans l’environnement de la rue des Remparts.

Structure

Ces soubassements furent constitué de façon peu homogène en fonction de la surface et des matériaux disponibles. La construction du rempart a du aussi s’adapter aux bâtiments déjà présents. Autour de la Place Pey-Berland, l’affleurement du rocher permis de n’utiliser qu’un fin remblais composé et terre et de petits moellons. Dans un autre périmètre proche de la rue des remparts, le remblai pouvais attendre près de 2M d’épaisseur. A proximité de la Garonne et de l’embouchure de la Deveze, ce sont des structures totalement différentes à base des structures en treillis de bois sur une couche fine de cailloux. Elles furent mises au jour en 1879 (travaux autour de l’Eglise Saint-Pierre). Sur d’autres portions marécageuses (nord), le soubassement était composés de pieux de 4m de hauteur d’une diamètre variable. Leur espacement d’un demi-mètre environ était comblé par des pierres sur 2m de hauteur.

L’ensemble de ces fondations étaient recouverte de grands blocs qui formaient la base du rempart. Elle furent réemployées lors de la démolition du rempart. Encore aujourd’hui leur hauteur n’est pas clairement déterminée même si point de repère donne 6m de hauteur Cours Alsace-Lorraine. (Archives de la Société Archéologique de Bordeaux, 1880).

Auteur de l’article : La rédaction

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