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Cimetière de la Chartreuse

[embedit snippet= »a-bordeaux »] Couvrant une superficie de 29 hectares, le Cimetière de la Chartreuse est le plus grand et le plus ancien de la ville de Bordeaux.

Il fut aménage sur les terres du Couvent des Chartreux à la fin du XVIIIe siècle. C’est un cimetière où on peut retrouver les plus beaux caveaux de Bordeaux : pyramides et très grand caveaux y sont parfois impressionnants.

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Des personnalités illustres y reposent

Aménage en 1797 dans l’ancien jardin du Couvent des Chartreux, le cimétière reçoit les tombes des plus illustres bordelais. Et finalement, seul François Mauriac, dont l’ensemble de la famille y repose, est absent dans ce tableau d’honneur de la ville.

Parmis des personnes marquantes, on peut noter le tombeau de Flora Tristan, figure du féminisme et du socialisme au début du XIXe siècle (décédée en 1844). Sa sépulture se compose d’une colonne brisée-symbole de la mort-autour de laquelle s’enroule une colonne de lierre et sur laquelle repose « L’union ouvrière », son manifeste pour la création d’une organisation internationale des ouvriers.

Aussi on pourra y retrouver le sarcophage sculpté du musicien bordelais Pierre Rode (« violon solo de la musique du Premier consul » en 1800). La sépulture du peintre Pierre Lacour est également un modèle du genre, ornée d’une plaque de marbre sculptée qui représente une femme en deuil. C’est également le peintre espagnol Francisco Goya, mort à Bordeaux en 1828 qui y a reposé pendant 70 ans avant que ses cendres soient transférées à Madrid en 1888. Pour autant le corps étaient incomplet, crâne du peintre fut perdu suite à des analyses après sa mort. En 1928, un cénotaphe en hommage à l’artiste fu érigé sur les lieux.

D’autres personnalités y sont présentes :

  • le père d’Eugène Delacroix, Charles. Député de la Convention et préfet de l’Empire à Bordeaux. Inhumé en 1805, son fils Eugène Delacroix y acheta une concession en 1846 pour qu’il y repose. Un buste en témoigne. La caveau reçoit égalemet la dépouille de Charles-Henry Delacroix, frère du peintre et ancien colonel de l’armée impériale, décédé en 1845.
  • le colonel Deschamps dont la scépulture exalte les vertus militaires du défunt et note la plupart des batailles où il s’illustra aux côtés de Napoléon Ier.
  • le général Moreau, accusé de complot royaliste (1804). Appelé par le tsar de Russie en 1813, pour combattre Napoléon, il décède cette même année lors de la bataille de Dresde. Seul son coeur repose dans sa sépulture en forme de temple antique où repose aussi son épouse, la maréchale Moreau, décédée à Bordeaux en 1824.
  • l’avocat Auguste Ravez, député de la Gironde et président de l’Assemblée nationale entre 1818 et 1827, l’avocat Auguste Ravez a bénéficié de la première concession accordée par la ville à un particulier, en 1807. La sculpture située sur sa concession date de sa mort 1849 et non de la mort antérieure de sa fille.
  • Adrien Marquet, maire de Bordeaux entre 1925 et 1944
  • Jean-Fernand Audeguil, maire de Bordeaux entre 1945 et 1947. Alors député, il avait été l’un des rares parlementaires à voter contre les pleins pouvoirs accordés au maréchal Pétain, en 1940. Il repose dans le dernier sarcophage élevé au sein du cimetière de la Chartreuse, en 1956.

Des propriétaires viticoles et négociants

  • marquis de la Colonilla, qui fit construire en 1810 la majestueuse résidence du Château Margaux. Il repose ainsi dans un sarcophage monumental déssiné par l’architecte, Guy-Louis Combes qui a également réalisé le Château Margaux.
  • le négociant Chiapella, dont la sépultures rappelle celle de la via Appia, à Rome.
  • la famille Marmiche, des négociants bordelais. La sépulture est l’une des plus remarquables chapelles néoclassiques du cimetière.
  • le plus ancien du cimetière de la Chartreuse est d’ailleurs celui de l’épouse d’un négociant anglais, Nancy Andrews. Elevé en 1808, ce sarcophage est pourvu de deux inscriptions dédiées à la mémoire de la défunte, l’une rédigée en français, l’autre en anglais.

Des armateurs

  • Pierre Guibert, constructeur naval quai Sainte-Croix à la fin du XVIIIe siècle.
  • Jean Catherineau, inventeur au XIXe siècle d’un système de rivetage destiné à la fabrication des bateaux. Sa scépulture est surmontée d’une représentation allégorique de la mort, assise sur un rocher contre lequel s’est échoué un navire et tenant une faux dans la main droite. Le dessin de cette oeuvre a été dessinée par le défunt lui-même.

La variété des tombes permet une visite très intéressante, tant soi peut qu’une visite dans un tel lieu ne vous couvre pas d’émotion.

Auteur de l’article : La rédaction