Le phare de Saint-Mathieu est situé sur la pointe Saint-Mathieu, à proximité de Brest (à Plougonvelin). Le phare actuel fut construit en 1835 au milieu des ruines de l’Abbaye Saint-Mathieu de Fine-Terre. Sa portée est de 29 milles marins.
Le site de l’Abbaye Saint-Mathieu témoigne d’une occupation multiple de cet position stratégique. Si les moines de l’Abbaye furent officiellement les premiers locataires de la pointe, très vite on y installa aussi des équipements défensifs (tour modèle 1846 et plus tard mur de l’atlantique). Après la première guerre mondiale, on installa au bout de la pointe le Mémorial National des Marins Morts pour la France.
Avec le Phare de Kermorvan, il donne la direction du chenal du Four (utilisé avant la création du rail d’Ouessant). Aligné avec le Phare du Portzic, il indique l’entrée du goulet de Brest.
L’histoire du Phare remonte officiellement à la fin du XVIIe siècle. A cette époque, les conditions de navigations font l’objet de nombreux progrès et on commence à se soucier notamment des difficultés rencontrés par les marins en Bretagne.
Le phare de l’Abbaye
Ainsi le 19 novembre 1691, on propose la construction d’un feu sur le clocher de l’abbaye. Le feu est terminé en septembre 1692. Il serait épaulé par un nouveau feu en 1699 au Stiff (Ouessant). A cette époque l’utilisation des feux est couteuses et leur utilisation se limite souvent au nuits d’automne et d’hiver.
Le 1er janvier 1694, les moines de l’Abbaye reçoivent en échange du droit de bris (propriété des épaves et des cargaisons des navires naufragés) la mission d’entretenir le feu.
Mais l’utilisation du feu à charbon sur l’Abbaye les inquiète. On craint son embrasement et une lanterne vitrée remplace le feu en décembre 1695. Elle comprend quinze lampions sur trois rangées et réalisés en cuivre. Cette solution technique se montra rapidement peu efficace. Dès que le niveau d’huile baissait le feu se montrait inefficace (lumière renvoyée vers le ciel) et le combustible (huile de poisson) rendait les vitres opaques réduisant d’autant l’efficacité de la lanterne.
L’amiral français Anne-Hilarion de Costentin, comte de Tourville, se plaint en 1701 de l’arrêt régulier de l’éclairage du phare. La Marine récupère sa gestion cette même année, peu après la mort de l’amiral (le 28 Mai) et y loue une maison pour le gardien. En mars 1750, une tempête détruit la lanterne et l’édifice est renforcé par des armatures en métal. En outre, les carreaux de la lanterne qui n’était pas protégés étaient régulièrement brisés par des oiseaux. Des grillages y furent donc installés cette même année.
En 1771, des nombreuses modifications sont réalisées. Les vitrages sont remplacés et des grandes glaces furent installés (en verre de Bohême). Des lampes à double mèche sont également installée pour augmenter la puissance de l’éclairage. L’alimentation s’effectue désormais a l’aide d’huile de colza mélangée avec de l’huile de poisson. On estime que la portée était à cette époque d’environ 16 miles.
En 1820, le phare évolue et utilise un feu tournant avec 8 réflecteurs Lenoir et des lampes d’Argand. Il fut décidé vers 1830 de construire un nouveau phare, sa hauteur étant jugée trop faible et son état plutôt mauvais. Il est désaffecté le 15 juin 1835.
Le nouveau phare
Le nouveau phare est mis en service le 15 juin 1835. D’un diamètre de intérieur de 3,2 mètres et haut de 36 mètres, la tour reçoit à la base une construction circulaire comme de nombreux autres phares construits à cette époque. Ce bâtiment reçoit l’ensemble des pièces techniques et les logements des gardiens. Le phare surplombe la mer de 55 mètres.
Un escalier intérieur permet d’accéder au feu tournant qui est composé de 16 demi-lentilles placée derrière d’épaisses (9cm) et larges glaces (81x81cm). Le feu d’une portée de 18 miles a alors des cycles de 30 secondes. Utilisant au départ de l’huile de colza, il passe au pétrole en 1860. Il est électrifié en 1932.
Le 10 octobre 1911, le feu est posé sur un bain de mercure. Le feu donne un éclat toutes les 15 secondes. Les dernières modifications auront lieu en 1963. Le phare reçoit cette année une peinture blanche et rouge avec l’inscription « Saint-Mathieu » au sommet.
Depuis le 26 septembre 2005, le Phare est inscrit au titre des monuments historiques.
1 commentaire sur “Phare de Saint-Mathieu”
Les phares du Finistère – C'est En France
(31 Oct ’19 - 11 h 22 min)[…] Phare de Saint-Mathieu à Plougonvelin […]
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