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Tours et redoutes modèles type 1811

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Face au difficultés à défendre correctement les côtes françaises, Napoléon lance en 1811 un vaste programme de fortifications basé sur une construction standardisée, la Tour-modèle 1811. Le programme dénommé « Tours et redoutes modèles type 1811 » doit être mené sur 10 ans.

Tour-modèle de la Pointe des Espagnols (1812)

Ce type de construction est également appelé « tour de l’Empire » ou « tour Napoléon ». Le principe de ce type de construction est de réunir en un seul bâtiment le logement des servants de batterie, les magasins à vivre et une poudrière (ou magasin à poudre). l’objectif est de pouvoir mieux protéger les batteries de côte très vulnérables aux attaques par les terres.

Le programme prévoit la construction de 160 ouvrages répartis en 106 sur l’Atlantique et 54 en méditerranée. Après l’abdication de Napoléon en 1814, une centaine aura été réalisé. Selon les inventaires du patrimoine il en subsisterait moins de dix principalement en Bretagne.

Génése du programme de 1811

La menace anglais est omniprésente et l’affaire des Brûlots en 1809 démontre la nécessité de déployer sur les côtes un ensemble de positions cohérentes. En 1793, quand Napoléon, tout juste nommé Général de brigade, il fait déjà des propositions lors de son inspection des côtes de Provence. Il suggère de construire avec chaque batterie une tour attenante pouvant servir d’abri et de logement pour une garnison, de stockage pour le matériel. Cette idée deviendra l’un des grands principes de la circulaire de 1810.

A partir de 1803, la France a réorganisé son organisation militaire pour tenir les côtes. On compte alors 100 compagnies qui ont chacune en charge une partie du littoral du Nord jusqu’à la Corse puis vingt huit affectées chacune à l’une des onze îles principales. Chaque compagnie compte 121 soldats dont 15 gradés et 96 canonniers.

Au XVIIIe siècle, les batteries en place sur le littoral sont souvent réduite  un simple épaulement en terre et un corps de garde pouvant également faire office de magasin à poudre. Dans la majorité des cas, il s’agit d’un bâtiment léger, une forme de maisonnette non renforcée et qui n’est pas l’épreuve des tirs adverses. La vulnérabilité de ces positions n’est plus à démontrer.

Les Tours Modèle 1811

Parti de ces constats, il est nécessaire de concevoir un ensemble de fortification qui va permettre à la batterie d’avoir plus d’autonomie défensive et pouvoir abriter personnel, vivres et armement. La Tour modèle répond à ce premier besoin. Il va répondre à un besoin de standardisation pour réduire aussi les coûts de construction. Le programme prévoit cinq plans types.

Dans un même temps par sa conception la tour modèle peut répondre à plusieurs besoins. Par sa hauteur, elle peut servir de poste de surveillance, de flanquement ou de protection d’une batterie ou d’un port. Elle peut occuper un point stratégique et en assurer une défense rapprochée.

Dans leur conception, les trois premiers plans (n°1 à n°3) représentent des tours fortifiées voutées à épreuve des bombes. Leur conception est identique (plan carré, trois niveaux) et seule leur taille diffère. Les angle sont légèrement coupés pour pouvoir y placer des créneaux de fusillade. Dans l’ensemble sa conception est particulièrement adaptée à l’usage du fusil.

A cela se rajoutent deux plans supplémentaires (n°4 et 5) de réduits simplifiés pouvant servir de corps de garde et deux types de redoutes (n°1 et n°2). Le Fort Liédot sur l’île d’Aix est la seule redoute de type n°1 construite en France.

Bibliographie

Revues

Avel Gornog n°21 Juillet 2012 p16 « Les batteries du Grand Dessein dans le vestibule du Goulet de Brest »

Auteur de l’article : La rédaction

7 commentaires sur “Tours et redoutes modèles type 1811

    Tours et réduits type 1846 – C'est En France

    (31 Août ’17 - 16 h 29 min)

    […] un grand nombre abandonnés ou détruits dans ce milieu du XIXe siècle. Le programme précédent « Tours et redoutes modèles type 1811 » n’a pu être achevé en raison de l’abdication de Napoléon Ier en 1814 et a laissé le […]

    Presqu’île de Crozon – C'est En France

    (23 Nov ’17 - 18 h 03 min)

    […] la rade de Brest font d’une partie de la presqu’île un véritable camp retranché. Les tours modèle 1811 et tours modèle 1846, préfigurent la standardisation des lignes de défense au XXe siècle et […]

    Fort de Suzac – C'est En France

    (28 Déc ’18 - 23 h 30 min)

    […] plus en amont, il fait construire le Fort de Meschers. Les batteries sont donc renforcées et une tour-modèle type 1811 à douze canons y est construite. Mais en 1840, le programme défensif reprend en raison des […]

    […] amont, il fait construire le Fort de Meschers. et remet au goût du jour la position de Suzac. une tour-modèle type 1811 à douze canons est […]

    Fort Liédot – C'est En France

    (26 Mar ’20 - 17 h 30 min)

    […] se concrétise sous la forme d’un programme de construction, connu sous le nom de  « Tours et redoutes modèles type 1811 » qui doit s’étaler sur 10 ans. Il reprend le plan type « redoute-modèle […]

    […] De ce moment, la pointe n’aura de cesse d’être fortifiée et renforcée. En 1812, une tour modèle 1811 est construite en retrait du trait de […]

    […] un grand nombre abandonnés ou détruits dans ce milieu du XIXe siècle. Le programme précédent « Tours et redoutes modèles type 1811 » n’a pu être achevé en raison de l’abdication de Napoléon Ier en 1814 et a laissé le […]

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