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Port-en-Bessin

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Au coeur des plages du débarquement, Port-en-Bessin cultive sa tranquillité loin du tourisme de masse. Bateau anciens ou modernes ont fait de ce port le premier de Normandie. A portée des sites du débarquement, Port-en-Bessin mérite le détour. Port typique, il séduira ceux qui aiment la tranquillité. La pêche, activité traditionnelle, reste aujourd’hui encore ancrée au plus profond de ses habitants. Cette bourgade a su gardé son cachet loin du tourisme de masse.

Présentation

Port-en-Bessin est réputé être le plus joli port du Calvados et en tout cas l’un des plus typiques. C’est un port de pèche plutôt actif mais qui doit s’accommoder des marées. Comme d’autres ports, sa position en retrait de l’océan, conditionne les sorties en mer au gré des marées.

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Le retour de la pêche est encore ici rythmé par la passion des pécheurs qui y débarquent selon la saison homards, coquilles ou bars de ligne. Mais, Port-en-Bessin a su relever le pari de la modernité. Le poisson est exposé à la vente sous la halle de la criée pour être vendu aux enchères par les mareyeurs. Informatisé, le système de vente utilisé est l’un des plus modernes d’Europe.

Mais le port n’est pas la seule curiosité du lieu. Le sentier de la falaise permet d’accéder à la Tour Vauban (construite en 1694 pour contrer les corsaires anglo-hollandais et les incursions anglaises), a un secteur du Mur de l’Atlantique (WN 55 et WN56) et au chemin de ronde qui relie Longues-sur-Mer. La falaise est impressionnante vue de la plage et se dresse comme un rempart infranchissable. Le littoral de Port-en-Bessin est soumis à une forte érosion et il est dangereux de longer la falaise (à sa base comme à son sommet). Le circuit du littoral en haut de falaise est fermé entre Omaha Beach et Arromanches.

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Vue de la falaise en 2001

Le port, occupé depuis l’ époque gallo-romaine, accueillit les chantiers navals de Guillaume le Conquérant qui préparait sa flotte pour envahir l’Angleterre.

Libérée entre le 6 et le 7 juin 1944 lors de l’opération Overlord, Port-en-Bessin devient dès le 16 juin tête de réseau d’un système de pipelines d’environ 120 km destiné à ravitailler les alliés en carburant. Fin août 1944 ce système est complété par l’opération PLUTO (Pipe Line Under The Ocean), qui verra la pause d’oléoducs entre l’île de Wight et Querqueville près de Cherbourg.

Si vous pourrez en savoir plus en participant aux circuits découvertes proposés par l’Office de Tourisme (2, rue du Croiseur Montcalm)

Seconde guerre mondiale

Sur la commune de Port-en-Bessin, l’organisation Todt déploie quatre positions dont la vocation est de couvrir l’accès au port et d’empêcher tout débarquement. La ville de Port-en-Bessin est une position renforcée du fait de son accès portuaire. Les WN-55/56 (souvent codées dans la littérature WN-55 ou WN-56) et WN-57 sont positionnées de part et d’autre de l’entrée du port. Le WN-56 est armé de deux canons de 47mm (Skoda PAK 36 et PAK 181) alors que le WN-58 sur les hauteurs de Port-en-Bessin et en retrait de la côte est équipé d’un canon de 75mm FK235 (sous casemate). Par rapport à d’autres secteurs comme à Omaha beach, le dispositif reste cependant limité profitant de la présence de hautes falaises pour maîtriser d’une façon efficace ce point d’accès.

Avant le débarquement des alliés c’est 1ère compagnie allemande du Grenadier-Regiment 726 (716. Infanterie-Division) qui tient ces positions.

Juin 1944. Après avoir connu de grosses difficultés et des pertes importantes lors du débarquement à Gold beach, le 47 Royal Marine Commando du lieutenant-colonel C. F. Phillips est, à la tombée de la nuit du 6 juin, à 2km de Port-en-Bessin. Dans l’après-midi du 7 juin 1944, les premières unités s’infiltrent à l’Est de la ville. Les britanniques reçoivent l’appui de navires et de bombardiers alliés. Les commandos doivent faire face à l’ouest de la ville d’un feu nourri par des bâtiments de guerre allemands. 11 commandos sont tués et 14 blessés. A l’Est la contre offensive allemande, autour du Mont cavalier, s’attaque à l’état major britannique qui y est posté. L’offensive est contenue mais faute de munitions et de ravitaillement les britanniques doivent rapidement trouver une solution pour gagner du terrain.
Une petite unité de 25 commandos dirigée du capitaine Vincent et du lieutenant Stickings  s’infiltre dans une tranchée qui longe la côte et gagnent le sommet. Le groupe est pris sous le feu d’un des bunkers de la position. Cinq hommes menés par Arthur Delap forcent le passage. Deux d’entre eux tombent au combat mais ouvrent le chemin aux autres commandos qui étaient en retrait. Les combats se terminent vers minuit avec la reddition des allemands du WN-56. Il leur faudra lutter toute la nuit pour emporter les autres positions et libérer Port-en-Bessin.

Les britanniques font la jonction avec les américains le 8 juin, officiellement à proximité du mémorial (plaque) situé rue du Sémaphore.

Si Port-en-Bessin restera finalement peu touché par les combats de la seconde guerre mondiale, son port marquera l’histoire de la campagne de libération de la France. A partir du 9 juin 1944, les alliés commencent à y installent le réseau de pipeline (Minor System) qui doit s’interconnecter avec celui déjà mis en place à Sainte-Honorine-des-Pertes. Ils alimentent des réserves qui sont localisés près du Mont Cauvin, à Etréham. Le Port est remis en état le 14 juin 1944.

Deux pipeline de 6 pouces sur un kilomètre sont installés dans le port de Port-en-Bessin. Les pétroliers s’y raccordent directement pour delivrer leur marchandise. Au plus fort de l’activité du Port, 1000t de carburant sont déchargés chaque jour. L’exploitation du pipeline s’étendra du 16 juin au 10 octobre 1944, date de son démontage.

A partir du 21 juin, après les tempêtes qui ont partiellement détruit le port Mulberry d’Omaha Beach, Port-en-Bessin accueille une partie du trafic de ravitaillement des forces alliées.

Curiosités et visites

Moins en vue que les communes voisines, la cité de Port-en-Bessin ne manque pas d’atouts. La commune dispose sur son territoire :

– une Tour Vauban (ne se visite pas).

– des vestiges du Mur de l’Atlantique du STP Port-en-Bessin (WN55, WN56, WN57 et WN58)

– un Phare, la Maison des Feux

– son port de pèche avec un pont tournant

– Le musée des épaves de la Seconde Guerre Mondiale

– Plusieurs stèles et mémoriaux de la Seconde Guerre Mondiale : Monument 47th Royal Marine Commando sur la casemate de vigie du WN57, Monument commémoratif de la Libération au bout de la jetée du port, Plaque croiseur Georges Leygues accroché sur un mur en face de la Mairie, Plaque croiseur Montcalm sur le mur de l’Office de Tourisme, Stèle 47th Royal Marine Commando au bord de la D514, Plaque 47th Royal Marine Commando sur le blockhaus du port sous la Tour Vauban, Monument General Montgomery au carrefour de la D6, Monument port pétrolier sur la jetée, Stèle Captain Cousins à l’entrée de la ville.

Bibliographie

« AtlantikWall mythe ou realité », Alain Chazette

« Cracking Hitler’s AtlantikWall, The 1st Assault Brigade Royal Engineers on D-Day », Richard C. Anderson Jr. STACKPOLE BOOKS, 2010

Photos

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Auteur de l’article : La rédaction

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